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{{lettrine2|N|3|background=white}}{{sc|ous}} étions établis chez Allain, tous les cinq, dans deux petites chambres hautes, avec une femme de chambre et un domestique. Il nous recommanda surtout de ne pas nous mettre à la fenêtre et de ne pas descendre, afin qu’on nous oubliât le plus possible ; cette précaution nous sauva la vie. Nous apprîmes que M. Thomassin était en état d’arrestation depuis dix jours ; Il avait été conduit au château de la Forêt et n’avait pu nous le faire dire.
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petites chambres hautes, avec une femme de chambre
et un domestique. Il nous recommanda surtout de ne
pas nous mettre à la fenêtre et de ne pas descendre, afin qu’on
nous oubliât le plus possible ; cette précaution nous sauva la vie.
Nous apprîmes que M. Thomassin était en état d’arrestation
depuis dix jours ; Il avait été conduit au château de la Forêt et n’avait pu nous le faire dire.


Deux jours après notre internement, les Bleus partirent pour aller se battre et attaquer les Aubiers, entre Châtillon et Bressuire ; je n’ai rien entendu déplus effrayant et de plus majestueux que la ''Marseillaise'', chantée en chœur par deux mille cinq cents hommes qui défilèrent sous nos fenêtres, accompagnés par tous les tambours ; ils avaient un air fier et martial ; ils semblaient autant de héros. Le lendemain le bruit courut dans la ville qu’ils avaient battu les Brigands, et qu’ils assiégeaient M. de la Rochejaquelein dans son château. Nous passâmes la plus cruelle
Deux jours après notre internement, les Bleus partirent pour
aller se battre et attaquer les Aubiers, entre Châtillon et Bressuire ; je n’ai rien entendu déplus effrayant et de plus majestueux
que la ''Marseillaise'', chantée en chœur par deux mille cinq cents
hommes qui défilèrent sous nos fenêtres, accompagnés par tous
les tambours ; ils avaient un air fier et martial ; ils semblaient
autant de héros. Le lendemain le bruit courut dans la ville qu’ils
avaient battu les Brigands, et qu’ils assiégeaient M. de la Rochejaquelein
dans son château. Nous passâmes la plus cruelle