« Page:Revue du Pays de Caux n2 mai 1902.djvu/3 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 4 : Ligne 4 :
Les armoiries de la France devraient représenter une Roche Tarpeienne
Les armoiries de la France devraient représenter une Roche Tarpeienne
et un canot de sauvetage. Ce seraient là de véritables
et un canot de sauvetage. Ce seraient là de véritables
« armes parlantes ».
« armes parlantes ».


Les Français, en cllet, ont toujours hcsoin de se dire perdus on
Les Français, en effet, ont toujours besoin de se dire perdus ou
de se croire sauvés. C’est leur marotte. La catastrophe ct lc snlut
de se croire sauvés. C’est leur marotte. La catastrophe et le salut
louent dans leur existence un rôle prépondérant. « Tout est perdu n
jouent dans leur existence un rôle prépondérant. « Tout est perdu »
s’écriait François I" à l'issue d'une bataille d’où la vanité royale
s’écriait François {{rom-maj|i|1}}{{er}} à l'issue d’une bataille d’où la vanité royale
sortait plus entamée que les destins de la Patrie. n Tout est sauvé »
sortait plus entamée que les destins de la Patrie. « Tout est sauvé »
se fut écrie, l’antre jour‘, M. Jules Lemaitre si, au lieu d'une mino-
se fût écrié, l’autre jour, M. Jules Lemaître si, au lieu d’une minorité
rité déjà très respectable, les antiministe’riels s'étaient trouvés
déjà très respectable, les antiministériels s’étaient trouvés
canai115 de posséder dans la nouvelle Chambre, une écrasante
certains de posséder dans la nouvelle Chambre, une écrasante
majorité.
majorité.


E1. de François I" à M. Jules Lemnitre, les mêmes exclamations,
Et» de François Icr à M. Jules Lemaître, les mêmes exclamations,
se sont répétées. il tous propos, sur toutes les lèvres. Appli—
38 sont répétées, à tous propos, sur toutes les lèvres. Appli-
quôes aux événements de politique intérieure, on les a naturelle-
Quées aux événements de politique intérieure, on les a naturelle-
mem entendues simultanément, par la raison que ce qui est catas-
ment entendues simultanément, par la raison que ce qui est catas-
thbal aux yeux de Jean est triomphal à ceux de J ucques et vice
trophal aux yeux de Jean est triomphal à ceux de Jacques et vice
Versa.
versa.


Rien que dans ce siècle, ont été réputés, tour à tour, avoir sauvé
Rien que dans ce siècle, ont été réputés, tour à tour, avoir sauvé
°|1 perdu la France : Napoléon I", Alexandre de Russie, Louis
ou Perdu la France : Napoléon I", Alexandre de Russie, Louis
XVIII, Charles X, Louis-Philippe, Lamartine, Cavaig-nnc, Napo-
XVIII, Charles X, Louis-Philippe, Lamartine, Cavaignac, Napo—
lêon HI, Thiers, Gambetta, Jules Ferry et ‘Valdeck-Rousseau. J’en
lé°n HI, Thiers, Gambctta, Jules Ferry et VValdeck—Rousseau. J 'en
Pûsse ct des meilleurs, tels que Talleyrand. le duc de Richelieu.
Passe et des meilleurs, tels que Talleyrand, le duc de Richelieu,
le premier Casimir Périer, M. Guizot et M. de Morny. Que de dan-
le Premier Casimir Périer, M. Guizot et M. de Morny. Que de dan-
gers courus, Messeigneurs! Que de suicides projetés! Que de
gers courus, Messeigneurs ! Que de suicides projetés! Que de
machinalions ourdiesl Pauvre France!
machinations ourdiesl Pauvre France!


Les traces de cet état d’esprit se retrouvent en petit dans les
.Les traces de cet état d'esprit se retrouvent en petit dans les
discours politiques et les proclamations électorales. Les mots :
{ilscours politiques et les proclamations électorales. Les mots :
épreuve décisive — bord de l'abîme — destinée brisée — fin de
ePreuve décisive — bord de l'abîme — destinée brisée — fin de
tout dernier espoir — planche de salut — ancre de salut — etc.,
tOut ä dernier espoir — planche de salut — ancre de salut — etc.,
y chantent comme des refrains obsédants. Certainement un siècle
Y .chantent comme des refrains obsédants. Certainement un siècle
d’instahilité politique est pour quelque chose dans ce travers ;
d'ulstabilité politique est pour quelque chose dans ce travers;
cependant, après 32 ans passés sans grande guerre ni insurrection,
c.ePendant, après 32 ans passés sans grande guerre ni insurrec-
il ne paraît pas que, sur ce point, l’esprit général tende à se
tion, il ne parait pas que, sur ce point, l’esprit général tende à se
reprendre. La cause est donc plus profonde encore.
l“’Pî'endl‘e- La Cause est donc plus profonde encore.

J““" l

v n
n‘ - .4 A
Il- -4. <

‘ O

' p
.2 . - 4-5. .'4_»L. . 5L2

. * A ’ h
1 w- u I .- , , .
. * _ . A . ..
.54 _- 1444 L45--A— AI .ao. r-

‘ L — ' «a
.i A 'v , 4 . I.\ -dp
a. à; 3.21 "Ë ‘. a

, .
,. _
t—4..-4- .5

|‘—_ l‘__
'-L-<‘m«