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::Aimons-nous jusqu’au jour suprême
::Aimons-nous jusqu’au jour suprême
::Où la mort doit fermer nos yeux !
::Où la mort doit fermer nos yeux !



est un morceau agréable, bien modulé dans l’ensemble des deux voix, empreint d’un sentiment doux et placide qui est l’accent familier à la muse de M. Gounod. Le chœur qu’on entend au loin, chœur joyeux des habitans de la ville impie, n’a rien de remarquable, si ce n’est la persistance de deux notes du cor qui vous taquinent l’oreille. Nous ne pouvons citer du trio qui vient après, entre Jupiter, Vulcain et Philémon, que quelques accords d’une harmonie finement burinée. Quant aux couplets de Vulcain :
est un morceau agréable, bien modulé dans l’ensemble des deux voix, empreint d’un sentiment doux et placide qui est l’accent familier à la muse de M. Gounod. Le chœur qu’on entend au loin, chœur joyeux des habitans de la ville impie, n’a rien de remarquable, si ce n’est la persistance de deux notes du cor qui vous taquinent l’oreille. Nous ne pouvons citer du trio qui vient après, entre Jupiter, Vulcain et Philémon, que quelques accords d’une harmonie finement burinée. Quant aux couplets de Vulcain :


::Au bruit des lourds marteaux d’airain,
::Au bruit des lourds marteaux d’airain,



cela me paraît plus baroque que comique, dépourvu de verve et d’originalité. La scène de la table entre les deux vieux époux au cœur hospitalier et Jupiter et Vulcain aurait pu devenir le thème d’un beau quatuor que M. Gounod n’a pas su écrire, et qui aurait mieux valu que la mauvaise plaisanterie de la fable de La Fontaine, ''le Rat de ville et le Rat des champs'', que débite Baucis. L’espèce de récitatif par lequel Jupiter se fait connaître aux hôtes qui l’ont si pieusement accueilli est encore de cette vague mélopée sans caractère dont il semble que M. Gounod ne puisse pas se dépêtrer. Qu’il y prenne garde, cela ressemble moins à un parti-pris d’un certain genre de déclamation qu’à de l’impuissance de trouver une idée musicale bien délimitée.
cela me paraît plus baroque que comique, dépourvu de verve et d’originalité. La scène de la table entre les deux vieux époux au cœur hospitalier et Jupiter et Vulcain aurait pu devenir le thème d’un beau quatuor que M. Gounod n’a pas su écrire, et qui aurait mieux valu que la mauvaise plaisanterie de la fable de La Fontaine, ''le Rat de ville et le Rat des champs'', que débite Baucis. L’espèce de récitatif par lequel Jupiter se fait connaître aux hôtes qui l’ont si pieusement accueilli est encore de cette vague mélopée sans caractère dont il semble que M. Gounod ne puisse pas se dépêtrer. Qu’il y prenne garde, cela ressemble moins à un parti-pris d’un certain genre de déclamation qu’à de l’impuissance de trouver une idée musicale bien délimitée.