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avait reçu la principale autorité sur les troupes et devait diriger la défense de la place. Il avait employé le mois de juillet et la première moitié du mois d’août à tout préparer pour repousser l’ennemi <ref> « Le seigneur Ransse de Serres, homme fort expérimenté, mit diligence à remparer les murailles, y faire plate-formes, comme aussy fit parachever le grand bolevard dit la plate-forme duquel les murailles ont 28 grands pieds d’espesseur que incontinent fut bien garny d’artillerie. » ''Histoire mémorable'' mss. d’après Thierry. — ''Journal'' ms. de Valbelle.</ref>. Plusieurs des portes de Marseille furent fermées et terrassées. En avant et en arrière de celles qui restèrent ouvertes, il fit construire des ouvrages destinés à les rendre inabordables. À la porte de la Calade, aboutissant à la pointe orientale du port, et à la Porte-Royale, placée un peu au-dessus et faisant face à l’est, il éleva des bastions entourés de tranchées, garnis de canons et d’arquebuses à croc qui balayaient le terrain, de manière à interdire de ce côté l’approche de la place. Tout le monde concourut avec zèle et par quartier à creuser les fossés, à former les boulevards, à exécuter les travaux qui devaient affermir la sûreté commune. Outre les pièces d’artillerie placées sur les remparts, de gros canons en bronze, disposés sur un monticule intérieur que couronnaient des moulins, hissés sur le clocher de la Major, sur la grande tour construite au sommet du coteau que couvrait Marseille, sur la grande horloge près des Accoules, d’où l’on dominait tous les alentours, battaient principalement la plaine qui s’étendait vers le nord. L’un de ces canons, nommé le ''Basilic'', était monstrueux. Il jetait des boulets du poids de cent livres, et il fallait soixante hommes pour le remettre en place quand il avait tiré. Ayant la mer ouverte et le port libre, pouvant recevoir ainsi des vivres et des secours, protégés par la flotte française, qui, supérieure à la Hotte espagnole, stationnait à l’île de Pomègue et devait ajouter ses feux aux feux de la place pour inquiéter l’ennemi, les Marseillais, qu’encourageaient ces puissans préparatifs et qu’animaient les plus belliqueuses dispositions, attendirent sans crainte l’attaque de l’armée impériale.
avait reçu la principale autorité sur les troupes et devait diriger la défense de la place. Il avait employé le mois de juillet et la première moitié du mois d’août à tout préparer pour repousser l’ennemi <ref> « Le seigneur Ransse de Serres, homme fort expérimenté, mit diligence à remparer les murailles, y faire plate-formes, comme aussy fit parachever le grand bolevard dit la plate-forme duquel les murailles ont 28 grands pieds d’espesseur que incontinent fut bien garny d’artillerie. » ''Histoire mémorable'' mss. d’après Thierry. — ''Journal'' ms. de Valbelle.</ref>. Plusieurs des portes de Marseille furent fermées et terrassées. En avant et en arrière de celles qui restèrent ouvertes, il fit construire des ouvrages destinés à les rendre inabordables. À la porte de la Calade, aboutissant à la pointe orientale du port, et à la Porte-Royale, placée un peu au-dessus et faisant face à l’est, il éleva des bastions entourés de tranchées, garnis de canons et d’arquebuses à croc qui balayaient le terrain, de manière à interdire de ce côté l’approche de la place. Tout le monde concourut avec zèle et par quartier à creuser les fossés, à former les boulevards, à exécuter les travaux qui devaient affermir la sûreté commune. Outre les pièces d’artillerie placées sur les remparts, de gros canons en bronze, disposés sur un monticule intérieur que couronnaient des moulins, hissés sur le clocher de la Major, sur la grande tour construite au sommet du coteau que couvrait Marseille, sur la grande horloge près des Accoules, d’où l’on dominait tous les alentours, battaient principalement la plaine qui s’étendait vers le nord. L’un de ces canons, nommé le ''Basilic'', était monstrueux. Il jetait des boulets du poids de cent livres, et il fallait soixante hommes pour le remettre en place quand il avait tiré. Ayant la mer ouverte et le port libre, pouvant recevoir ainsi des vivres et des secours, protégés par la flotte française, qui, supérieure à la Hotte espagnole, stationnait à l’île de Pomègue et devait ajouter ses feux aux feux de la place pour inquiéter l’ennemi, les Marseillais, qu’encourageaient ces puissans préparatifs et qu’animaient les plus belliqueuses dispositions, attendirent sans crainte l’attaque de l’armée impériale.


MIGNET.