« Page:Tolstoï - Qu’est-ce que l’art ?.djvu/156 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m maintenance
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
personne n’y meurt plus sans qu’on nous fasse assister à toutes les phases de l’agonie. En musique, les effets les plus ordinaires sont : un ''crescendo'' brusque passant des sons les plus ténus aux plus violents ; une répétition des mêmes sons ''arpégés'' à toutes les octaves, et par les divers instruments ; ou encore une suite d’harmonies, de tonalités ou de rythmes différents de ceux qui découleraient naturellement du cours de la pensée musicale, de telle sorte qu’ils nous saisissent par leur imprévu. J’ajouterai que toute la musique d’à présent abuse de l’effet purement physique qui consiste à faire toujours plus de bruit que ce n’est utile.
136 qu'est-ce que l'art >


Et il y a encore un autre effet de cette catégorie qui est commun aujourd’hui à tous les arts : il consiste à faire exprimer par un art ce qu’il serait naturel d’exprimer par un autre. Par exemple, on charge la musique de nous décrire des actions ou des paysages (c’est ce que fait la ''musique à programme'' de Wagner et de ses successeurs). Ou bien, comme font les décadents, on prétend forcer la peinture, le drame, ou la poésie à suggérer certaines pensées.
personne n'y meurt plus sans qu'on nous fasse as-
sister à toutes les phases de l'agonie. En musique,
les effets les plus ordinaires sont : un crescendo hrusf-
que passant des sons les plus ténus aux plus vio-
lents; une répétition des mêmes sons arpégés à
toutes les octaves, et par les divers instruments ; ou
encore une suite d'harmonies, de tonalités ou de
rythmes différents de ceux qui découleraient natu-
rellement du cours de la pensée musicale, de telle
sorte qu'ils nous saisissent par leur imprévu. J'a-
jouterai que toute la musique d'à présent abuse
de l'effet purement physique qui consiste à ùùie
toujours plus de bruit que ce n'est utile.


Et il y a encore un autre effet de cette catégorie
qui est commun aujourd'hui à tous les arts : il
consiste à faire exprimer par un art ce qu'il serait
naturel d'exprimer par un autre. Par exemple, on
charge la musique de nous décrire des actions ou
des paysages (c'est ce que fait la musique d pro-
gramme de Wagner et de ses successeurs). Ou
bien, comme font les décadents, on prétend forcer
la peinture, le drame, ou la poésie à suggérer cer-
taines pensées.


Enfin, la quatrième méthode consiste à provo-


Enfin, la quatrième méthode consiste à {{tiret|provo|quer}}
��