« L’Idée russe » : différence entre les versions

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{{Titre|L’Idée russe|[[Vladimir Soloviev]]|<br>1888|Idee russe}}
 
 
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Le but de ces pages n’est pas de donner des détails sur l’état actuel de la Russie, comme si elle était un pays ignoré et méconnu en Occident.
sur l’état actuel de la Russie, comme si elle était un
pays ignoré et méconnu en Occident.
 
Sans parler des nombreuses traductions qui ont familiarisé l’Europe avec les chefs-d’œuvre de notre littérature, on voit maintenant, surtout en France, des écrivains éminents renseigner le public européen sur la Russie, beaucoup mieux, peut-être, qu’un Russe ne saurait le faire. Pour ne citer que deux noms français, M. Anatole Leroy-Beaulieu a donné dans son excellent ouvrage, ''l’Empire des Tsars'', un exposé trèsvéridique, très complet et très bien fait, de notre état politique, social et religieux, et M. le vicomte de Vogüe, dans une série d’écrits brillants sur la littérature russe, a traité son sujet, non seulement en connaisseur, mais en enthousiaste.
Sans parler des nombreuses traductions qui ont
familiarisé l’Europe avec les chefs-d’œuvre de notre
littérature, on voit maintenant, surtout en France, des
écrivains éminents renseigner le public européen sur
la Russie, beaucoup mieux, peut-être, qu’un Russe ne
saurait le faire. Pour ne citer que deux noms français,
M. Anatole Leroy-Beaulieu a donné dans son excellent ouvrage, ''l’Empire'' ''des'' ''Tsars'', un exposé très
véridique, très complet et très bien fait, de notre état
politique, social et religieux, et M. le vicomte de
Vogüe, dans une série d’écrits brillants sur la littérature russe, a traité son sujet, non seulement en
connaisseur, mais en enthousiaste.
 
Grâce à ces écrivains, et à beaucoup d’autres encore,
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''d’être'' ''de'' ''la'' ''Russie'' dans l’histoire universelle.
 
Quand on voit cet empire immense se produire avec plus ou moins d’éclat, depuis deux siècles, sur la scène du monde, quand on le voit accepter ; sur beaucoup de points secondaires, la civilisation européenne, et la rejeter obstinément sur d’autres plus importants, en gardant ainsi une originalité qui, pour être purement négative, n’en paraît pas moins imposante, — quand on voit ce grand ''fait'' historique, on se demande : Quelle est donc la ''pensée'' qu’il nous cache ou nous révèle ; quel est le principe ''idéal'' qui anime ce corps puissante quelle nouvelle ''parole'' ce peuple nouveau venu dira-t-il à l’humanité ; que veut-il faire dans l’histoire du monde ? Pour résoudre cette question, nous ne nous adresserons pas à l’opinion publique d’aujourd’hui, ce qui nous exposerait à être désabusés demain. Nous chercherons la réponse dans les vérités éternelles de la religion. Car ''l’idée d’une nation n’est pas ce qu’elle pense d’elle-même dans le temps, mais ce que Dieu pense sur elle dans l’éternité''.
Quand on voit cet empire immense se produire
avec plus ou moins d’éclat, depuis deux siècles, sur
la scène du monde, quand on le voit accepter ; sur
beaucoup de points secondaires, la civilisation européenne, et la rejeter obstinément sur d’autres plus
importants, en gardant ainsi une originalité qui, pour
être purement négative, n’en paraît pas moins imposante, — quand on voit ce grand ''fait'' historique, on se
demande : Quelle est donc la ''pensée'' qu’il nous cache
ou nous révèle ; quel est le principe ''idéal'' qui anime
ce corps puissante quelle nouvelle ''parole'' ce peuple
nouveau venu dira-t-il à l’humanité ; que veut-il faire
dans l’histoire du monde ? Pour résoudre cette question, nous ne nous adresserons pas à l’opinion publique d’aujourd’hui, ce qui nous exposerait à être désabusés
demain. Nous chercherons la réponse dans les vérités
éternelles de la religion. Car ''l’idée'' ''d’une'' ''nation'' ''n’est''
''pas'' ''ce'' ''qu’elle'' ''pense'' ''d’elle''-''même'' ''dans'' ''le'' ''temps'', ''mais''
''ce'' ''que'' ''Dieu'' ''pense'' ''sur'' ''elle'' ''dans'' ''l’éternité''.
 
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dans l’Église, c’est son âme qu’on lui a enlevée. A l’idéal d’un
gouvernement vraiment spirituel on substitua celui d’un ordre
purement formel et extérieur. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir séculier, mais surtout des ''idées'' ''séculières'' qui entrèrent dans
notre milieu ecclésiastique et s’emparèrent à un tel point de
l’âme et de l’esprit de notre clergé que la mission de l’Église
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<small>Le gouvernement séculier est déclaré par notre code « le conservateur des dogmes de la foi dominante et le gardien du bon ordre dans la sainte Église ». Nous voyons ce gardien, le glaive
levé, prêt à sévir contre toute infraction à cette orthodoxie
établie moins avec l’assistance du Saint-Esprit qu’avec celle des loi. pénale, de l’Empire russe <ref> ''Ibid.'', p. 84. </ref> « ''Là'', '''' ''il'' ''n’y'' ''a'' ''pas'' ''d’unité'' ''vivante'' ''et'' ''intérieure'', ''l’intégrité'' ''extérieure'' ''ne'' ''peut'' ''être soutenue que par la violence et la fraude'' <ref> ''soutenueIbid''., p. 100.</ref>.</small>
''que'' ''par'' ''la'' ''violence'' ''et'' ''la'' ''fraude'' <ref> ''Ibid''., p. 100.</ref>.</small>
 
A propos de la persécution cruelle suscitée par le
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vivante à sa juste indignation :
 
<small>Supprimer par la prison la soif spirituelle ''quand'' ''on'' ''n’a'' ''rien pour la satisfaire'' ; répondre par la prison au besoin sincère de la foi, aux questions de la pensée religieuse qui s’éveille ; prouver par la prison la vérité de l’orthodoxie, c’est saper par la base
''pour'' ''la'' ''satisfaire'' ; répondre par la prison au besoin sincère de la foi, aux questions de la pensée religieuse qui s’éveille ; prouver par la prison la vérité de l’orthodoxie, c’est saper par la base
toute notre religion et rendre les armes au protestantisme victorieux <ref> ''Ibid''., p. 72.</ref>.</small>
 
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[[Catégorie:Littérature russe]]
[[Catégorie:Essais]]