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<section begin="s1"/>''life''. Et, imbu de ces idées nouvelles, le citoyen éclairé dira à son fils : « Si la bicyclette ne te plaît pas, tu ne seras pas obligé d’en faire tes délices, mais il faut que tu saches rouler dessus et en prendre soin. Je ne te demande pas de jouer au polo, d’autant que cela me coûterait trop cher, mais il est nécessaire que tu puisses panser, seller et monter ce cheval dont tu auras peut-être à te servir à l’improviste. Je souhaite que tu n’aies de coups d’épée, de coups de poing ou de coups de révolver à échanger avec personne, mais tu vas t’y préparer tout de même. Je veux, en outre, que tu puisses ramer dans ce bateau et le vernir s’il en a besoin, et encore chavirer sans te laisser prendre sous lui. S’il gèle cet hiver, tu apprendras à patiner, et, à la première occasion, tu t’essaieras à manier une automobile ; puis, au lieu de grimper à une corde lisse dans un gymnase, tu vas accrocher celle-ci à la grille de ma fenêtre et descendre nos deux étages promptement, comme si tu avais à t’en aller d’une maison en flammes. Tant mieux, si tout cela t’amuse, et le contraire m’étonnerait, car c’est fort amusant. Mais, si cela t’ennuie, ce sera tout comme. On ne te demande pas tes préférences en littérature, en sciences naturelles, en mathématiques et en langues vivantes. Les éléments de ces choses sont tous également considérés comme indispensables à ton instruction générale et, de même, je considère qu’il ne serait pas prudent de te lancer dans la vie sans que tes muscles aient appris les éléments des mouvements usuels. »
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fils : « Si la bicyclette ne te plaît pas, tu ne seras pas obligé
d’en faire tes délices, mais il faut que tu saches rouler dessus et
en prendre soin. Je ne te demande pas de jouer au polo, d’autant
que cela me coûterait trop cher, mais il est nécessaire que tu
puisses panser, seller et monter ce cheval dont tu auras peut-être
à te servir à l’improviste . Je souhaite que tu n’aies de coups
d’épée, de coups de poing ou de coups de révolver à échan,,,rner
avec personne, mais tu vas t’y préparer tout de même. Je veux,
en outre, que tu puisses ra mer dans ce bateau et le vernir s’il en
a besoin, et encore chavirer sans te laisser prendre sous lui. S’il
gèle cet hiver, tu apprendras à patiner, et, à la première occasion,
tu t’essaieras à manier une automobile ; puis, au lieu de
grimper à une corde lisse dans un gymnase, tu vas accrocher
celle-ci à la grille de ma fenêtre et descencÙ’e nos deu’x étages
promptement, comme si tu avais à t’en aller d’une maison en
flammes. Tant mieux, si tout cela t’amuse, et le contraire m’étonnerait,
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dans la vie sans que tes muscles aient appris les éléments des
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