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Mais, dira-t-on alors, à quoi bon ces opérations puisque le jugement rendu sera dépourvu de sanction ? Car si l’homme peut parfois s’employer à réparer envers autrui les graves préjudices que sa conscience lui déclare avoir été commis par sa faute, dans la majorité des cas, la réparation est pratiquement impossible. Et alors ? Doit-on s’infliger une « pénitence » ?… Non. Ce serait puéril et sans portée. Mais voici la merveille que récèle la conscience. Ce tribunal n’a pas besoin de sanction car le prononcé du jugement se suffit à lui-même. Si l’acte condamné est déjà accompli et non réparable ou si la condamnation anticipée n’a pas réussi à en empêcher l’accomplissement, le remords {{corr|nait|naît}} aussitôt.
Mais, dira-t-on alors, à quoi bon ces opérations puisque le jugement rendu sera dépourvu de sanction ? Car si l’homme peut parfois s’employer à réparer envers autrui les graves préjudices que sa conscience lui déclare avoir été commis par sa faute, dans la majorité des cas, la réparation est pratiquement impossible. Et alors ? Doit-on s’infliger une « pénitence » ?… Non. Ce serait puéril et sans portée. Mais voici la merveille que récèle la conscience. Ce tribunal n’a pas besoin de sanction car le prononcé du jugement se suffit à lui-même. Si l’acte condamné est déjà accompli et non réparable ou si la condamnation anticipée n’a pas réussi à en empêcher l’accomplissement, le remords {{corr|nait|naît}} aussitôt.


Il n’est point de vie normale ici-bas si elle n’est accompagnée de remords. L’homme sans remords est un monstre. Bien loin de fuir les siens, tout être sain doit les cultiver et les entretenir comme on ferait des tombes d’un cimetière. Et de temps à autre, il visitera le cimetière pour le plus grand bien de son âme. Le remords pas plus que la tombe ne doit peser sur la vie au point d’en arrêter l’élan ; mais leur rôle est de régler cet élan et d’en modérer la fougue afin de le contenir dans les bornes utiles au bien général…
Il n’est point de vie normale ici-bas si elle n’est accompagnée
de remords. L’homme sans r emords est un monstre. Bien loin de
fuir les siens, tout être sain doit les cultiver et les ent.retenir
comme on ferait des tombes d’un cimetière. Et de temps à autre,
il visitera le cimetière pour le plus grand bien de son âme. Le
remords pas plus que la tombe ne doit peser sur la vie au point
d’en arrêter l’élan ; mais leur rôle est de r égler cet élan et d’en
modérer la fougue afin de le contenir dans les bornes uttles au
bien général…
{{d|{{t|''Le Respect mutuel, Chap. {{rom-maj|v|5}}''|90}}|0}}
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