« Page:Coubertin - Histoire universelle, Tome IV, 1926.djvu/140 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{tiret2|pro|tectorat}} du Cambodge dont le souverain de ce pays fut habilement conduit à solliciter lui-même l’établissement. Le gouvernement impérial n’y consentit point sans hésitation. Il avait peu de visées coloniales ; l’Algérie seule comptait pour lui. Par contre il ne lui déplaisait pas de faire flotter sur quelques plages lointaines le drapeau tricolore. {{corr|A|À}} quoi l’on dut l’annexion des îles Marquises, de la Nouvelle-Calédonie, d’Obock et de quelques points du Dahomey cependant que se creusait le canal de Suez (1859-1869) et qu’au Sénégal le gouverneur Faidherbe (1854-1865) transformait à peu de frais en un pays d’avenir la vieille colonie fondée dès le {{rom-maj|xvi|16}}{{e|me}} siècle et demeurée longtemps stagnante.
{{tiret2|pro|tectorat}} du Cambodge dont le souverain de ce pays fut habilement conduit à solliciter lui-même l’établissement. Le gouvernement impérial n’y consentit point sans hésitation. Il avait peu de visées coloniales ; l’Algérie seule comptait pour lui. Par contre il ne lui déplaisait pas de faire flotter sur quelques plages lointaines le drapeau tricolore. {{corr|A|À}} quoi l’on dut l’annexion des îles Marquises, de la Nouvelle-Calédonie, d’Obock et de quelques points du Dahomey cependant que se creusait le canal de Suez (1859-1869) et qu’au Sénégal le gouverneur Faidherbe (1854-1865) transformait à peu de frais en un pays d’avenir la vieille colonie fondée dès le {{rom-maj|xvi|16}}{{e|me}} siècle et demeurée longtemps stagnante.
Plutôt que de porter les regards sur tous ces territoires, Napoléon {{rom-maj|iii|3}} s’en fut chercher au Mexique une aventure extraordinaire et inattendue. Il s’agissait d’y édifier un empire catholique et latin ayant pour mission de disputer l’hégémonie du nouveau-monde à l’anglo-saxonisme auquel, en ce temps, l’Europe prêtait volontiers des arrières-pensées de domination confessionnelle. L’idée n’était point banale mais elle était erronée. Le catholicisme transatlantique ne risquait plus d’être malmené ; point n’était besoin de l’aller protéger. D’autre part, ceux qui avaient visité les {{corr|Etats-Unis|États-Unis}} (Napoléon {{rom-maj|iii|3}} était du nombre) devaient se rendre compte de l’impossibilité d’implanter en Amérique de nouvelles monarchies. L’empire brésilien ne s’y maintenait que par le respect témoigné aux mérites personnels du souverain et grâce au développement politique encore insuffisant des populations soumises à son sceptre. Sur le Mexique toutefois dont l’âme indigène demeurait hantée par l’image de la grandeur aztèque, on se flattait de pouvoir greffer le sentiment monarchique. En 1823 un aventurier, Iturbide, l’avait tenté à son profit et s’était fait proclamer empereur sous le nom d’Augustin {{rom-maj|i|1}}{{er}} ; incident sans conséquences. Depuis, l’anarchie s’était perpétuée. Le pays ne savait point s’il voulait d’une administration centraliste ou d’une organisation fédérale à la manière des {{corr|Etats-Unis|États-Unis}} ; et il passait de l’une à l’autre formule. Santa Anna gui, entre 1848 et 1858, avait exercé le pouvoir n’était qu’un ambitieux vulgaire. Benito Juarez le lui avait enlevé ; indigène d’humble extraction, de simple domestique devenu avocat puis député, chef de parti et enfin président de la république, Juarez gouvernait en despote, sans scrupules et sans mesure mais avec une énergie farouche . Ses tendances nettement anticléricales alarmaient {{corr|l’Eglise|l’Église}}. Les résidents étrangers — principalement anglais, français, espagnols — voyaient leurs intérêts gravement
Plutôt que de porter les regards sur tous ces territoireBt
Napoléon III s’en fut ch ercher au Mexique une .avent ure extraor·
dinaire et inattendue . · n s’agissait d’y édifier un empire catho·
lique et latin ayant pour mission de disputer l’hégémonie d11
nouveau-monde à l’anglo-saxonisme auquel, en ce temps, l’Europe
prêtait volontiers des a rrières -pensées de domination confessionnelle.
L’idée n’étai t point banale mais ;elle était erronée.
L e catholicisme transatlantique ne risquait plus d’être malmené· ;
point n’était besoin de l’aller protéger. D’autre part, ceux qui
avaient visité les Etats-Unis (Napoléon III était du nombre) devaient
se rendre compte de l’impossibilité d’implanter en Amérique
de nouvelles monarchies. L’empire brésilien ne s’y maintenait que
par le respect témoigné aux m érites personnels du souverain et
grâce au développement politique encore insuffisant des populations
soumises à son sceptre. Sur l e Mexique tou-tefois dont
l’âme indigène demeurait hantée par l’image de la grandeur
aztèque, on se flattait de pouvoir greffer le sentiment monarchique.
En 1823 un aventurier, Iturbide, l’avait tenté à son profit
et s’était fait proclamer empereur sous l e nom d’Augustin I~r ;
incident sans conséquences . Depuis, l’anarchie s’était perpétuée.
L e pays ne savait point s’il voulait d’une administrat ion centraliste
ou d’une organisation fédérale à la :manièrè des Etats-Unis ;
et il passait de l’une à l’autre formule. Santa Anna gui, entre
1848 et 1858, avait exer cé le pouvoir n’était qu’un ambitieux
:vulgaire. Benito Juarez le lui avait enlevé ; indigène d’humble
extraction, de simple domestique devenu avocat puis député,
chef de parti et enfin président de la république, Juarez gouvernait
en despote, sans scrupules et sans mesure mais avec une
énergie farouch e . Ses tendances nettement anticléricales alarmaient
l’Eglise. Les résidents étrangers - principalement anglais,
fran9_ais, eiœagnols - voyaient leurs intérêts g_ravement