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aurait plus tard pour voisins, s’empressa de faire la paix avec eux. Zürich en 1450 reprit sa place dans la Confédération. Pendant ce temps, sous la suzeraineté des comtes de Savoie (devenus ducs en 1416) le pays de Vaud se développait assez heureusement. L’évêché de Lausanne était prospère ; de même l’évêché de Genève qui, dès le début du {{rom-maj|xii|12}}{{e|me}} siècle, avait joui d’une réelle indépendance.
aurait plus tard pour voisins, s’empressa de faire la paix avec eux. Zürich en 1450 reprit sa place dans la Confédération. Pendant ce temps, sous la suzeraineté des comtes de Savoie (devenus ducs en 1416) le pays de Vaud se développait assez heureusement. L’évêché de Lausanne était prospère ; de même l’évêché de Genève qui, dès le début du {{rom-maj|xii|12}}{{e|me}} siècle, avait joui d’une réelle indépendance.


L’indépendance locale, en ces temps de transition n’était pas rare. Il advenait qu’une génération s’écoulât sans la voir réellement compromise. Les modalités variées du pouvoir féodal, l’enchevêtrement des héritages souverains, la médiocrité des transports et la difficulté des communications contribuaient à isoler des régions, des vallées, des villes… qui vivaient oubliées et dont les habitants en profitaient pour se gouverner assez librement. Sur cet état de choses n’en planait pas moins une insécurité absolue. On restait à la merci d’un événement imprévu, de quelque ambition nouvelle, de n’importe quel mobile extérieur. Nuls ne se trouvaient plus exposés à cet égard que les Suisses de la plaine dont le pays constituait un véritable carrefour européen tant géographique qu’ethnique. Ils acceptèrent de bonne heure, bien que très attachés à leur horizon natal, les conséquences de cette situation et s’étant révélés — les Bernois surtout — soldats remarquables, prirent l’habitude de s’en aller guerroyer de droite et de gauche aux gages des souverains voisins. Parfois aussi pour leur propre compte. Unis aux villes libres d’Alsace qui s’étaient liguées pour résister au fameux duc de Bourgogne, Charles le téméraire, les Suisses au soir du {{rom-maj|xv|15}}{{e|me}} siècle, s’acquirent une gloire immortelle en abattant une tyrannie inféconde dont la consolidation eût déformé et faussé de la façon la plus grave les destins de l’Europe occidentale. Tel fut le résultat des batailles de Grandson et de Morat (1476) . Louis {{rom-maj|xi|11}} de France y avait aidé par d’opportunes subventions mais quand il vit les vainqueurs s’emparer ensuite de Lausanne et marcher sur Genève — ce qui leur eût permis de donner dès alors à la confédération helvétique sa physionomie normale — il intervint en faveur de la Savoie et imposa un armistice. La période qui suivit fut
L’indépendance locale, en ces temps de transition n’était pas rare. Il advenait qu’une génération s’écoulât sans la voir réellement compromise. Les modalités variées du pouvoir féodal, l’enchevêtrement des héritages souverains, la médiocrité des transports et la difficulté des communications contribuaient à isoler des régions, des vallées, des villes… qui vivaient oubliées et dont les habitants en profitaient pour se gouverner assez librement. Sur cet état de choses n’en planait pas moins une insécurité absolue. On restait à la merci d’un événement imprévu, de quelque ambition nouvelle, de n’importe quel mobile extérieur. Nuls ne se trouvaient plus exposés à cet égard que les Suisses de la plaine dont le pays constituait un véritable carrefour européen tant géographique qu’ethnique. Ils acceptèrent de bonne heure, bien que très attachés à leur horizon natal, les conséquences de cette situation et s’étant révélés — les Bernois surtout — soldats remarquables, prirent l’habitude de s’en aller guerroyer de droite et de gauche aux gages des souverains voisins. Parfois aussi pour leur propre compte. Unis aux villes libres d’Alsace qui s’étaient liguées pour résister au fameux duc de Bourgogne, Charles le téméraire, les Suisses au soir du {{rom-maj|xv|15}}{{e|me}} siècle, s’acquirent une gloire immortelle en abattant une tyrannie inféconde dont la consolidation eût déformé et faussé de la façon la plus grave les destins de l’Europe occidentale. Tel fut le résultat des batailles de Grandson et de Morat (1476). Louis {{rom-maj|xi|11}} de France y avait aidé par d’opportunes subventions mais quand il vit les vainqueurs s’emparer ensuite de Lausanne et marcher sur Genève — ce qui leur eût permis de donner dès alors à la confédération helvétique sa physionomie normale — il intervint en faveur de la Savoie et imposa un armistice. La période qui suivit fut
désunie et quelque peu corrompue. Cependant les habitants des Grisons ayant fait alliance avec la confédération dans laquelle entrèrent successivement Fribourg et Soleure puis Bâle et Schaffhouse, la force de la Suisse se trouva accrue de façon appréciable. L’empereur Maximilien tenta un nouvel effort
désunie et quelque peu corrompue. Cependant les habitants des Grisons ayant fait alliance avec la confédération dans laquelle entrèrent successivement Fribourg et Soleure puis Bâle et Schaffhouse, la force de la Suisse se trouva accrue de façon appréciable. L’empereur Maximilien tenta un nouvel effort