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pour la France. Mais le comte de Flandre rétabli sur son trône avait à son tour commis d’imprudents méfaits, se laissant aller à une répression sanglante. Les Flamands de nouveau révoltés et conduits par un brasseur, Artevelde, s’étaient alors tournés vers l’Angleterre tandis que le roi de France qui était maintenant Philippe {{rom-maj|vi|6}} concentrait des troupes à Arras pour soutenir le comte de Flandre. Un seigneur français ambitieux, Robert d’Artois, se rendit auprès du roi d’Angleterre pour l’inciter à faire valoir ses prétentions — jusqu’alors platoniques — à la couronne de France. C’était la première de ces nombreuses trahisons par lesquelles une partie de la noblesse française allait se déshonorer pendant plus d’un siècle et demi. {{corr|Edouard|Édouard}} {{rom-maj|iii|3}} débarqua à Calais (1338). Le duel auquel les deux souverains préludaient depuis si longtemps débutait enfin. Il allait durer, avec d’étranges péripéties et de nombreux entr’actes, environ cent quinze ans. Au début les choses traînèrent. Les soixante mille Flamands, armés par le zèle d’Artevelde se tinrent sur la défensive. Mais des bateaux flamands renforcèrent la flotte anglaise qui remporta la victoire navale de {{corr|l’Ecluse|L’Écluse}}. {{corr|Edouard|Édouard}} {{rom-maj|iii|3}} constatant que l’armée française était plus forte que la sienne, s’était embarqué après avoir couru à Coblentz proposer à l’empereur une alliance contre la France. Philippe {{rom-maj|vi|6}} avait laissé passer l’occasion d’une attaque favorable à cause de mauvais présages signalés à sa superstition. Peu après, le théâtre des hostilités s’était trouvé transporté en Normandie et en Bretagne. Un seigneur normand, d’Harcourt, trahissant pour une rancune personnelle, avait aidé les Anglais. Caen avait été pillée. Cette fois l’armée anglaise, bien préparée et entraînée, était supérieure. Philippe {{rom-maj|vi|6}} fit preuve d’une inintelligence et d’une maladresse rares. La déroute de Crécy (août 1346) puis la prise de Calais après un siège célèbre terminèrent cette première phase de la guerre. En 1350 Philippe mourut ; insouciant, léger, il ne laissait que des germes de défaite et de ruine. Son désordre avait épuisé les finances. En 1344 il avait acquis le Dauphiné<ref name=p108>Le Dauphiné était aux mains de seigneurs qui, depuis le milieu du {{rom-maj|ix|9}}{{e}} siècle environ, portaient le titre original de « dauphins ». {{rom-maj|A|À}} partir de 1349, il fut décidé que ce titre serait porté par l’héritier présomptif de la couronne de France. Charles {{rom-maj|v|5}} fut ainsi en droit le premier dauphin de France.</ref>. C’était tout.
pour la France. Mais le comte de Flandre rétabli sur son trône avait à son tour commis d’imprudents méfaits, se laissant aller à une répression sanglante. Les Flamands de nouveau révoltés et conduits par un brasseur, Artevelde, s’étaient alors tournés vers l’Angleterre tandis que le roi de France qui était maintenant Philippe {{rom-maj|vi|6}} concentrait des troupes à Arras pour soutenir le comte de Flandre. Un seigneur français ambitieux, Robert d’Artois, se rendit auprès du roi d’Angleterre pour l’inciter à faire valoir ses prétentions — jusqu’alors platoniques — à la couronne de France. C’était la première de ces nombreuses trahisons par lesquelles une partie de la noblesse française allait se déshonorer pendant plus d’un siècle et demi. {{corr|Edouard|Édouard}} {{rom-maj|iii|3}} débarqua à Calais (1338). Le duel auquel les deux souverains préludaient depuis si longtemps débutait enfin. Il allait durer, avec d’étranges péripéties et de nombreux entr’actes, environ cent quinze ans. Au début les choses traînèrent. Les soixante mille Flamands, armés par le zèle d’Artevelde se tinrent sur la défensive. Mais des bateaux flamands renforcèrent la flotte anglaise qui remporta la victoire navale de {{corr|l’Ecluse|L’Écluse}}. {{corr|Edouard|Édouard}} {{rom-maj|iii|3}} constatant que l’armée française était plus forte que la sienne, s’était embarqué après avoir couru à Coblentz proposer à l’empereur une alliance contre la France. Philippe {{rom-maj|vi|6}} avait laissé passer l’occasion d’une attaque favorable à cause de mauvais présages signalés à sa superstition. Peu après, le théâtre des hostilités s’était trouvé transporté en Normandie et en Bretagne. Un seigneur normand, d’Harcourt, trahissant pour une rancune personnelle, avait aidé les Anglais. Caen avait été pillée. Cette fois l’armée anglaise, bien préparée et entraînée, était supérieure. Philippe {{rom-maj|vi|6}} fit preuve d’une inintelligence et d’une maladresse rares. La déroute de Crécy (août 1346) puis la prise de Calais après un siège célèbre terminèrent cette première phase de la guerre. En 1350 Philippe mourut ; insouciant, léger, il ne laissait que des germes de défaite et de ruine. Son désordre avait épuisé les finances. En 1344 il avait acquis le Dauphiné<ref name=p109>Le Dauphiné était aux mains de seigneurs qui, depuis le milieu du {{rom-maj|ix|9}}{{e}} siècle environ, portaient le titre original de « dauphins ». {{rom-maj|A|À}} partir de 1349, il fut décidé que ce titre serait porté par l’héritier présomptif de la couronne de France. Charles {{rom-maj|v|5}} fut ainsi en droit le premier dauphin de France.</ref>. C’était tout.


Son fils Jean lui succéda. Il s’appela Jean {{rom-maj|ii|2}}. On cherche en vain le nom de Jean {{rom-maj|i|1}}{{er}} parmi ses prédécesseurs et l’on découvre que ce nom avait été porté par un bébé, fils posthume de Louis {{rom-maj|x|10}}, et mort cinq jours après sa naissance ! Jean {{rom-maj|ii|2}} était
Son fils Jean lui succéda. Il s’appela Jean {{rom-maj|ii|2}}. On cherche en vain le nom de Jean {{rom-maj|i|1}}{{er}} parmi ses prédécesseurs et l’on découvre que ce nom avait été porté par un bébé, fils posthume de Louis {{rom-maj|x|10}}, et mort cinq jours après sa naissance ! Jean {{rom-maj|ii|2}} était