« Page:Coubertin - Histoire universelle, Tome III, 1926.djvu/52 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « siècle par des missionnaires venus de Gaule . Il n’avait pas tardé à se répandre et des sièges épiscopaux s’étaient créés. Un siècle plus tard, en 314, au... »
 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
siècle par des missionnaires venus de Gaule. Il n’avait pas tardé à se répandre et des sièges épiscopaux s’étaient créés. Un siècle plus tard, en 314, au concile d’Arles avaient participé les évêques de Londres, d’York et de Lincoln. Ces noms ne désignaient encore, cela va de soi, que de très pauvres bourgades, des agglomérations de demeures primitives, pour la plupart basses et enfumées. L’intérêt pour la foi nouvelle y était pourtant suffisant pour que des querelles dogmatiques y prissent naissance. Un moine celte du nom de Pélage s’éleva contre la notion du péché originel et s’attacha à en démontrer l’absurdité. C’était là un point sur lequel l’enseignement des premiers Pères avait pu paraître ambigu ; ils opposaient en effet la doctrine de la liberté humaine au fatalisme très répandu chez les païens ; mais, anxieux de lutter contre l’orgueil et d’encourager l’humilité, ils insistaient en même temps sur la corruption naturelle à l’homme et sur l’impossibilité d’y échapper sans le secours de Dieu. L’initiative de Pélage — bientôt dépassé par ses disciples — ne conduisait à rien moins qu’à nier l’utilité de la grâce divine ; des disputes passionnées ne pouvaient manquer d’en résulter. En 429 le pape envoya en Angleterre l’évêque d’Auxerre afin d’y combattre l’hérésie. Or ce n’était pas seulement d’une hérésie qu’il s’agissait. {{corr|L’Eglise|L’Église}} celte accusait des tendances indépendantes déjà marquées et qu’allait grandement accentuer la création par les Saxons et les Angles des sept principautés dont l’ensemble est généralement désigné sous le nom d’Heptarchie anglo-saxonne. Ces barbares, en effet, étaient païens ; les Angles, moins violemment mais les Saxons avec frénésie. Leur premier soin fut de pourchasser les croyances chrétiennes. L’église celte se trouva coupée de toute communication avec Rome. Le peuple préférait encore la persécution, dit-on, à la conversion des barbares « par la crainte où ils étaient de les rencontrer dans le paradis ». Mais il n’y avait pas que le peuple ; il y avait les monastères où fleurissait une culture classique tout à fait inattendue. De fondation récente, ils se remplissaient de représentants de la civilisation romaine que sa chute avait consternés et {{corr|désamparés|désemparés}} et qui venaient de loin y chercher la paix et l’oubli. Patrick, l’apôtre de l’Irlande appartenait à cette aristocratie ; son père avait fait partie du sénat de la ville de Boulogne. Débarqué en Hibernie, comme on appelait alors l’Irlande, il déploya un zèle égal à gagner les mes et à orner les esprits. Le mouvement amorcé avant lui mais auquel son action apportait un tel renfort devait s’étendre aux Hébrides et de là à {{corr|l’Ecosse|l’Écosse}}. Le célèbre
siècle par des missionnaires venus de Gaule . Il n’avait pas tardé
à se répandre et des sièges épiscopaux s’étaient créés. Un siècle
plus tard, en 314, au concile d’Arles avaient participé les évêques
de L ondres, d’York et de Lincoln. Ces noms ne désignaient encore,
cela va de soi, que de très pauvres bourgades, des agglomérations
de demeures primitives, pour la pl upart basses et enfumées.
L’intérêt pour la foi nouvelle y était pourtant suffisant pour
que des querelles dogmatiques y prissent naissance. Un moine
celte du nom de Pélage s’éleva contre la notion du péché 01iginel
et s’attacha à en démontrer l’absurdité. C’était là un point sur
lequel l’enseignement des premiers Pères avait pu paraître
ambigu ; ils opposaient en effet la doctrine de la liber té humaine
au fatalisme très répandu chez les païens ; mais, anxieux de
l utter contre l’orgueil et d’encourager l’humilité, ils insistaient
en même temps sur la corruption naturelle à l’homme et sur
l’impossibilité d’y échapper sans le secours de Dieu. L’initiatiYe
de Pélage - bientôt dépassé par ses disciples - ne conduisait à
rien moins qu’à nier l’utilité de la grâce divine ; des disputes
passionnées ne pouvaient manquer d’en rés ulter. En 42 ;l le pape
envoya en Angleterre l’évêque d’Auxerre afin d·y combattre
l’hérésie. Or ce n’était pas seulement d’une hérésie qu’il s’agissait.
L’Eglise celte aœusait des tendances indépendantes déjà ;marquées
et qu’allait grandement accentuer la création par les
Saxons et les Angles des sept principautés dont l’ensemble est
généralement désigné sous le nom d’Heptarchie anglo-saxonne.
Ces barbares, en effet, étaient païens ; les Angles, moins violemment
mais les Saxons avec frénésie . L eur premier soin tut de
pourcha,sser les croyances chrétiennes. L’église celte se trouva
coupée de toute communication avec Rome. Le peuple préférait
encore la persécution, dit-on, à la conversion des ,barbares « par
la crainte où ils étaient de les rencontrer dans le paradlis >.
Mais il n’y avait pas que le peuple ; il y avait les monastères où
fleurissait une cult ure classique tout à fait inattendne. De
fondation récente, ils se remplissaient de repr ésentants de la
civilisation romaine que sa chute avait consternés et désamparés
et qui venaient de loin y chercher la paix et l’oubli. Patrick,
l’apôtre de l’Irlande appartenait à cette aristocratie ; son père
avait fait partie du sénat de la ville de Boulogne. Débarqué en
Hibernie, comme on appelait alors l’Irlande, il déploya un zèle
égal à gagner les â mes et à orner les esprits. Le mouvement
amorcé avant l ui mais auquel son action apportait un tel renfort
devait s’étendre aux Hébrides et de là à l’Ecosse. Le célèbre