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La période qui s’étend de la mort de Dagobert à l’élection de Pépin le bref (638-751) n’est intéressante que par l’effrayante décomposition qui s’y révèle et par la leçon qui s’en dégage concernant les « reculs » possibles de l’humanité. Trop de gens raisonnent inconsciemment comme si les progrès acquis n’étaient jamais perdus et devaient finalement se retrouver sous un mode quelconque. L’exemple de l’œuvre de destruction accomplie en Gaule par la barbarie franque prouve qu’une telle loi n’a rien d’absolu. Dagobert dont nous venons de prononcer le nom n’est pas capable d’arrêter la décadence. Il se donne de grands airs. Il correspond avec l’empereur Heraclius. Dans sa villa rustique
La période qui s’étend de la mort de Dagobert à l’élection de Pépin le bref (638-751) n’est intéressante que par l’effrayante décomposition qui s’y révèle et par la leçon qui s’en dégage concernant les « reculs » possibles de l’humanité. Trop de gens raisonnent inconsciemment comme si les progrès acquis n’étaient jamais perdus et devaient finalement se retrouver sous un mode quelconque. L’exemple de l’œuvre de destruction accomplie en Gaule par la barbarie franque prouve qu’une telle loi n’a rien d’absolu. Dagobert dont nous venons de prononcer le nom n’est pas capable d’arrêter la décadence. Il se donne de grands airs. Il correspond avec l’empereur Heraclius. Dans sa villa rustique
de Clichy près de Paris, il se fait rendre hommage par le « duc des Bretons » Judicaël. Il aurait des atouts dans son jeu mais pour en profiter, il faudrait une personnalité d’une autre envergure que la sienne ; et tout ce qui restera de lui sera une chanson qui le rend ridicule. Après lui, il n’y a plus que des « rois fainéants » dont l’autorité n’est que nominale. Le pouvoir est exercé par les « maires du palais » sortes de vice-rois. Les deux principaux sont ceux d’Austrasie et de Neustrie. Divisions artificielles qui ne sont pas destinées à durer, l’Austrasie et la Neustrie répondent pourtant à une certaine réalité. L’Austrasie — c’est-à-dire le pays compris entre le Rhin, l’Escaut iet la Meuse
de Clichy près de Paris, il se fait rendre hommage par le « duc des Bretons » Judicaël. Il aurait des atouts dans son jeu mais pour en profiter, il faudrait une personnalité d’une autre envergure que la sienne ; et tout ce qui restera de lui sera une chanson qui le rend ridicule. Après lui, il n’y a plus que des « rois fainéants » dont l’autorité n’est que nominale. Le pouvoir est exercé par les « maires du palais » sortes de vice-rois. Les deux principaux sont ceux d’Austrasie et de Neustrie. Divisions artificielles qui ne sont pas destinées à durer, l’Austrasie et la Neustrie répondent pourtant à une certaine réalité. L’Austrasie — c’est-à-dire le pays compris entre le Rhin, l’Escaut et la Meuse
avec Metz comme centre — c’est la région où les Francs se sentent chez eux, où leur langue domine, qu’ils ont momentanément imbibée de leur esprit et de leurs coutumes. La Neustrie, c’est à l’ouest, la terre qui leur résiste, le vaste quadrilatère comprenant Paris, Rouen, Rennes, Le Mans où ils se sentiront toujours étrangers. Quant au reste de la Gaule, aux vallées du Rhône, de la Loire et de la Garonne, les Francs n’ont pas même
avec Metz comme centre - c’est la r égion où les Francs se
sentent chez eux, où leur langue domine, qu’ils ont momentanément
imbibée de leur esprit et de leurs coutumes. La Neustrie,
c’est à l’ouest, la terre qui leur résiste, le vaste quadrilatère
comprenant Paris, Rouen, Rennes, Le Ma.ns où ils se sentiront
toujours étrangers. Quant au reste de la Gaule, aux vallées du
Rhône, de la Loire et de la Garonne, les Francs n’ont pas même