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de leur choix, l’un en Bretagne, l’autre en Syrie, Je troisième en Illyrie. Celui-là, Septime Sévère, n’e ut pas de peine à mater ses concurrents. C’était un africain , actif et dur, cultivé mais ne concevant point l’empire comme la chose » de Rome. Les Romains raiJlèrent son « accent punique,, comme ils avaient raill é les façons bourgeoises de Vespasien. Il leur donna un peu raison en élevant des statues à Annibal son concitoyen qu’il considérait comme entré rétrospectivement dans le Panthéon de l’empire. Il licencia la garde prétorienne corn posée de R o mains et d’ltaliens et la reconstitua avec des soldats d’élite choisis indistinctement dans toutes les provinces et même chez les barbares. Sa femme Julia Domna était syrienne, fille d’un de ces prêtres du soleil qui r eprésentaient une aristocratie très ancienne et affinée mais volontiers corrompue ; femme supérieure au reste par l’ intelligence et le caractère mais qui contribua à préparer l’ « orientalisation >> de l’empire. S eptime Sévère, premier des empere urs absolus mourut après dix-huit ans de règne (193-211) à York en Angleterre au cours d ’une expédition pour la défense des frontières. Il la issait le trône à son fils Caracalla.

L e mauvais sort qui avait donné pour héritier à Vespasien un Domitien et à Marc Aurèle un Commode s’acharnait sur l’empire. Caracalla (211-217) fut un monstre lui aussi et périt assassiné. Suivirent près de trois quarts de siècle d’une anarchie sans cesse ren aissante durant laquelle on vit passer au pouvoir des fantoches et des aventuriers, un barbare sans culture sorte de géant jovial et terrible sachant à- peine le latin, un enfant de treize ans, un prêtre syrien, des généraux victorie ux... .. Un moment Je sénat élut deux empereurs à la fois par ressouvenir du double consulat d’autrefois. Lorsque Rome célébra le millième anniversaire de sa fondation (250), ce fut par une ironie du destin à un officier de sang arabe, Philippe, momentanémen t impérialisé qu’échut l’honneur de présider la cérémonie. Triste millénaire. Aux frontières, en Macédoine, en Asie mineure, en Syrie, sur le R hin on vivait dans une insécurité incessante en face des Germains, des Slaves, des P erses. D e nombreuses mines étaient abandonnées et de grandes étendues d e t erres, en friche. L’industrie périclitait ; les transports devenaient de plus en plus d ifficiles ; les petites et moyennes fortunes s’effritaient, les capitaux tendant à se concentrer entre des . mains le plus souvent égoïstes ou malhonnêtes. L e poids et l’alliage des monnaies étaient altérés, ; les pièces d’argent finirent par ne plus contenir que quatre à cinq pour cent de métal précieux.