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Laborieux, plein de bon sens, énergique et modéré tout à la fois, il faut reconnaître à ce bourgeois provincial sa qualité de véritable fondateur de l’empire. Le règne de Vespasien (69-79) fut décisif. Il détermina et inaugura l’ère heureuse et féconde qui devait se prolonger jusqu’à la mort de Marc Aurèle. Le premier souci de Vespasien fut d’épurer le sénat et le second d’assurer la transmission régulière du pouvoir. Il rétablit pour se l’attribuer
Laborieux, plein de bon sens, énergique et modéré tout à lq.
temporairement la charge de la censure : intéressant scrupule qui montre le souci persistant de se couvrir de la vieille légalité romaine. En tant que censeur, il élimina du sénat tous les indignes, les tarés qui s’y étaient introduits puis il appela à Rome et inscrivit dans l’ordre sénatorial mille familles gauloises, espagnoles ou africaines choisies parmi les plus recommandables par leur situation, leurs vertus et leur culture afin de préparer de la sorte une pépinière de dirigeants intègres et respectables. Quant à l’ordre de succession, il le fixa d’office dans sa famille. Il avait deux fils, Titus et Domitien. Par malheur Titus, bon et gracieux (encore que la façon dont il laissa son armée se comporter après la prise de Jérusalem, entache son nom) ne règna que deux ans (79-81). Domitien qui vint ensuite (81-86) eut la tête tournée par les grandeurs. {{corr|A|À}} la différence de son père demeuré simple et économe et qui, volontiers, plaisantait sur le caractère divin dont l’affublaient les courtisans, Domitien se montra assoiffé d’hommages. L’empire l’apprécia parce qu’il savait remplir avec habileté et exactitude ses devoirs de gouvernant mais Rome l’exécra. Plein de morgue, débauché, entouré d’un luxe excessif, il fit surtout peser sur elle le poids d’une cruauté folle, ordonnant de mettre à mort sur le moindre soupçon ceux qu’il croyait en train de comploter contre lui. Son assassinat fit l’effet d’une délivrance. Il ne laissait point d’héritiers. Le sénat choisit l’un de ses membres, le vieux sénateur Nerva qui ne fut qu’un président sans prestige et sans autorité. Le seul acte pour lequel on lui doive marquer quelque gratitude fut la désignation de Trajan comme son successeur. Et parce que cette sorte d’« adoption politique » en dehors de tous liens de famille aboutit à un remarquable résultat, la pratique s’en imposa cent années durant. Trajan (98-117) choisit Adrien (117-138) qui désigna à son tour Antonin (138-161) lequel adopta Marc Aurèle (161-188).
fois , il faut reconnaître à ce bourgeois provincial sa qualité de
véritable fondateur de l’empire. Le règne de Vespasien (69-79) fut
décisif. Il détermina et inaugura l’ère h eure use et féconde qui
devait se prolonger jusqu’à la mort de Marc Aurèle. Le premier
souci de Vespasien fut d ’épurer le sénat et le second d’assurer la
transmission régulière du pouvoir. Il rétablit pour se l’attribuer
temporairement la charge de la censure : intéressant scrupule qui
montre le souci persistant de se couvrir de la vieille légalité
romaine. En tant que censeur, il élimina du sénat tous les
indignes, les tarés qui s’y étaient introduits puis il appela à
Rome et inscrivit dans l’ordre sénatorial mille familles gauloises,
espagnoles ou africaines choisies parmi les plus recommandables
par leur situation, leurs vertus et leur culture afin de préparer
de la sorte une pépinière de dirigeants intègres et respectables.
Quant à l’ordre de succession, il le fixa d’office dans sa famille. Il
avait deux fils, Titus et Domitien. Par malheur Titus, bon et
gracieux (encore que la façon dont il laissa son armée se comporter
après la prise de Jérusalem, entache son nom) ne règna que deux
ans (79-81). Domitien qui vint ensuite (81-86) eut la t ête tournée
par les grandeurs. A la différence de son père demeuré simple et
économe et qui, volontiers, plaisantait sur le caractère divin
dont l’affublaient les courtisans, Domitien se montra assoiffé
d’hommages. L ’empire l’apprécia parce qu’il savait remplir avec
habileté et exactitude ses devoirs de gouvernant mais Rome
l’exécra. Plein de morgue, débauché, entouré d’un luxe excessif,
il fit surtout peser sur elle Je poids d’une cruauté folle, ordonnant
de mettre à mort sur le moindre soupçon ceux qu’il croyait en
train de comploter contre lui. Son assdssinat fit l’effet d ’une
délivrance. Il ne laissait point d’héritiers. L e sénat choisit l’un de
ses membres, le vieux sénateur N erva qui ne fut qu’un président
sans prestige et sans autorité. Le seul acte pour lequel on lui
doive marquer quelque gratitude fut la désignation de Trajan
comme son successeur. Et parce que cette sorte d’ « adoption
politique >> en dehors de tous liens de famille aboutit à un
remarquable résultat, la pratique s’en imposa cent années durant.
Trajan (98-117) choisit Adrien (117-138) qui désigna à son tour
Antonin (138-161) lequel adopta Marc Aurèle (161 -188).


Ce fut le triomphe du cosmopolitisme. Trajan était né en Espagne, Antonin venait de Nîmes. Adrien passa la plus grande partie de son règne à voyager. Quant à Marc Aurèle, il incarnait cette philosophie stoïcienne qui « confondant tous les hommes et
Ce fut le triomphe du cosmopolitisme. Trajan était né en Espagne, Antonin venait de Nîmes. Adrien passa la plus grande partie de son règne à voyager. Quant à Marc Aurèle, il incarnait cette philosophie stoïcienne qui « confondant tous les hommes et