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L’Hindoustan a reçu de la nature, en trois étapes, son architecture géographique dont la symétrie s’impose à l’attention. Il forme un vaste triangle appuyé à des monts redoutables et encadré par deux puissants deltas. Le plateau du Dekkan en occupe la pointe ; c’est la partie la plus ancienne, l’unique reste d’un continent effondré dont l’océan Indien recouvre aujourd’hui l’emplacement. Longtemps après que le cataclysme se fût produit, des convulsions du sol secouant toute l’Asie, dressèrent la chaîne de l’Himalaya qui comprend, comme chacun le sait, les plus hauts sommets du globe (le mont Everest a 8.840 mètres). Entre le Dekkan et l’Himalaya subsistait un bras de mer auquel les alluvions apportées par les torrents descendus des montagnes substituèrent peu à peu la plaine qu’arrosent maintenant le Gange et ses affluents tandis qu’un phénomène analogue, mais dans des proportions bien plus restreintes, créait au pied des Ghats ou rebords volcaniques du plateau du Dekkan deux minces bandes de plaine en bordure du golfe du Bengale et de la mer d’Oman. Tel fut le drame géologique indien, réparti il va sans dire sur des milliers et des milliers d’années. Quand on parle histoire, on compte par cent ans mais, quand on parle géologie, on compte par dix mille ans. Cela ne représente qu’un moment de l’existence de la terre, existence qui ne vaut elle-même qu’une seconde de la vie universelle.
L’Hindoustan a reçu de la nature, en trois étapes, son
architecture géographique dont la symétrie s ’impose à l’attention.
11 forme un vaste triangle appuyé à des monts redoutables ·
et encadré par deux puissants deltas. Le plateau du Dekkan
en occupe la pointe ; c’est la partie la plus ancienne, l’Ùnique reste
d’un continent effondré dont l’océan Indien r ecouvre aujourd’hui
l’emplacement. Longtemps après que le cataclysme se fût produit,
des convulsions du sol secouant toute l’Asie, dressèrent la chaîne
de l’Himalaya qui comprend, comme chacun le sait, les plus hauts
sommets du globe (le mont Everest a 8.840 m ètres). Entre
le D ekkan et !’Himalaya subsistait un bras de mer auquel
les alluvions apportées par les t orrents descendus des montagnes
substituèrent peu à peu la plaine qu’arrosent maintenant le Gange
et ses affluents tandis qu’un phénomène analogue, mais dans
des proportions bien plus restreintes, créait au pied des Ghats
ou rebords volcaniques du plateau du Dekkan deux minces bandes
de plaine en bordure du golfe du Bengale et de la mer d’Oman.
Tel fut le drame géologique indien, r éparti il va sans dire sur des
milliers et des milliers d’années. Quand on parle histoire, on
compte par cent ans mais, quand on parle géologie, on compte par
dix mille ans. Cela ne représente· qu’un moment de l’existence de
la terre, existence qui ne vaut elle-même qu’une seconde de la vie
universelle.


Chacune des portions de cet Hindoustan dont nous venons d’évoquer brièvement la figure a joué un rôle historique déterminé et essentiel. L’Himalaya a protégé le pays des contacts inquiétants de l’Asie centrale sans pourtant l’en isoler complètement. Le vaste bassin du Gange, soumis aux excès du climat tropical, aux exubérances d’une flore et d’une faune sans freins était propre<section end="s2"/>
Chacune des portions de cet Hindoustan dont nous venons d’évoquer brièvement la figure a joué un rôle historique déterminé et essentiel. L’Himalaya a protégé le pays des contacts inquiétants de l’Asie centrale sans pourtant l’en isoler complètement. Le vaste bassin du Gange, soumis aux excès du climat tropical, aux exubérances d’une flore et d’une faune sans freins était propre<section end="s2"/>