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que l’enfant souffre de cette malédiction permanente. On ne travaille pas à faire de l’humilité, de l’obéissance et de la mortification, les pierres angulaires du progrès humain, sans donner à la pédagogie une orientation contre nature. C’est précisément ce qui s’est produit. Le collège s’est transformé en prison, l’adolescent a été traité sinon comme un coupable, du moins comme un prévenu et la préoccupation principale de ses maîtres a été d’organiser, autour de lui, la méfiance, dans le but de mieux lui apprendre « l’autorité et le respect ». C’est la formule à laquelle, après beaucoup de réflexions, s’arrêta un prélat célèbre et qui passait pour libéral, {{mgr}} Dupanloup, évêque d’Orléans. Rien n’est suggestif comme la lecture des volumes dans lesquels il a condensé son système — suggestif surtout par ce qu’on n’y trouve pas. La parole émancipatrice que promettait la réputation de l’auteur n’est pas prononcée. L’homme, peut-être, l’eût dite volontiers ; le prêtre a été retenu par la notion de cette tare originelle à laquelle il faut livrer une bataille sans merci — de cette tare que l’âge mûr fait peser si lourdement sur les épaules de la jeunesse comme pour s’en décharger lui-même ; car, chose étrange, ce n’est pas seulement le
que Tcnfant souffre de cette malédiction permanente.
On ne travaille pas à faire de l’humilité,
de l’obéissance et delà mortification, les pierres
angulaires du progrès humain, sans donner à
la pédagogie une orientation contre nature.
C’est précisément ce qui s’est produit. Le collège
s’est transformé en prison, l’adolescent a
été traité sinon comme un coupable, du moins
comme un prévenu et la préoccupation principale
de ses maîtres a été d’organiser, autour
de lui, la méfiance, dans le but de mieux lui
apprendre « l’autorité et le respect ». C’est la
formule a laquelle, après beaucoup de réflexions,
s’arrêta un prélat célèbre et qui passait pour
libéral, MBr Dupanloup, évêque d’Orléans.
Rien n’est suggestif comme la lecture des volumes
dans lesquels il a condensé son système

— suggestif surtout par ce qu’on n’y trouve
pas. La parole émancipatrice que promettait la
réputation de l’auteur n’est pas prononcée.
L’homme, peut-être, l’eût dite volontiers ; le
prêtre a été retenu par la notion de cette tare
originelle à laquelle il faut livrer une bataille
sans merci — de cette tare que l’age mûr fait
peser si lourdement sur les épaules de la jeunesse
comme pour s’en décharger lui-même ;
car, chose étrange, ce n’est pas seulement le