« Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/172 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « 1870 se furent cicatrisées et que la France toucha à la fin de cette convalescence dont la brièveté surprit et inquiéta ses ennemis, les hommes d’Etat en qui le... » |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
1870 se furent cicatrisées et que la France toucha à la fin de cette convalescence dont la brièveté surprit et inquiéta ses ennemis, les hommes {{corr|d’Etat|d’État}} en qui le pays avait confiance, se demandèrent de quel côté il convenait d’orienter son activité renaissante. Plusieurs motifs s’offraient à eux de choisir l’expansion coloniale. Jules Ferry, plus qu’aucun autre, en sentit la nécessité. Il a pris soin de s’en expliquer à la Chambre un jour qu’on attaquait, à propos des crédits de Madagascar, sa politique coloniale tout entière. « Dans l’Europe telle qu’elle est faite, disait-il, dans cette concurrence de tant de rivaux qui grandissent autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires et maritimes, les autres par un développement prodigieux de leur population, dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement et d’abstention, c’est le grand chemin de la décadence..… Rayonner sans agir, sans se mêler des affaires du monde, en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons, en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion en Afrique ou en Orient, vivre ainsi, c’est abdiquer ! » Tous les grands {{corr|Etats|États}} de l’Europe, en effet, se lançaient les uns après les autres, dans la voie des conquêtes |
|||
1870 se furent cicatrisées et que la France toucha |
|||
à la fin de cette convalescence dont la brièveté |
|||
surprit et inquiéta ses ennemis, les hommes d’Etat |
|||
en qui le pays avait confiance, se demandèrent |
|||
de quel côté il convenait d’orienter son activité |
|||
renaissante. Plusieurs motifs s’offraient à eux de |
|||
choisir l’expansion coloniale. Jules Ferry, plus |
|||
qu’aucun autre, en sentit la nécessité. Il a pris |
|||
soin de s’en expliquer à la Chambre un jour |
|||
qu’on attaquait, à propos des crédits de Madagascar, |
|||
sa politique coloniale tout entière. « Dans |
|||
l’Europe telle qu’elle est faite, disait-il, dans cette |
|||
concurrence de tant de rivaux qui grandissent |
|||
autour de nous, les uns par les perfectionnements |
|||
militaires et maritimes, les autres par un développement |
|||
prodigieux de leur population, dans |
|||
un univers ainsi fait, la politique de recueillement |
|||
et d’abstention, c’est le grand chemin de la |
|||
décadence Rayonner sans agir, sans se mêler |
|||
des affaires du monde, en se tenantà l’écart de toutes |
|||
les combinaisons, en regardant comme un piège, |
|||
comme une aventure, toute expansion en Afrique |
|||
ou en Orient, vivre ainsi, c’est abdiquer ! » Tous |
|||
les grands Etats de l’Europe, en effet, se lançaient |
|||
les uns après les autres, dans la voie des conquêtes |