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L’indépendance et la stabilité, voilà, Messieurs, ce qui nous a permis de réaliser de grandes choses ; voilà ce qui, trop souvent, il faut bien l’avouer, fait défaut aux groupements d’aujourd’hui, aux groupements sportifs en particulier. Sans doute cette indépendance aurait, en ce qui nous concerne, des inconvénients s’il s’agissait, par exemple, d’édicter des règlements stricts, destinés à être rendus obligatoires. Mais tel n’est pas notre rôle. Nous n’empiétons pas sur les privilèges des sociétés ; nous ne sommes pas un conseil de police technique. Nous sommes simplement les « trustees » de l’idée olympique.
L’indépendance et la stabilité, voilà, Messieurs, ce qui nous a permis de réaliser de grandes choses ; voilà ce qui, trop souvent, il faut bien l’avouer, fait défaut aux groupements d’aujourd’hui, aux groupements sportifs en particulier. Sans doute cette indépendance aurait, en ce qui nous concerne, des inconvénients s’il s’agissait, par exemple, d’édicter des règlements stricts, destinés à être rendus obligatoires. Mais tel n’est pas notre rôle. Nous n’empiétons pas sur les privilèges des sociétés ; nous ne sommes pas un conseil de police technique. Nous sommes simplement les « trustees » de l’idée olympique.


L’idée olympique, c’est à nos yeux la conception d’une forte culture musculaire appuyée d’une part sur l’esprit chevaleresque — ce que vous appelez ici si joliment le ''Fair play'' et, de l’autre, sur la notion esthétique, sur le culte de ce qui est beau et gracieux. Je ne dirai pas que les anciens n’aient jamais failli à cet idéal. Je lisais ce matin à propos d’un incident survenu hier et qui a causé quelque émoi, je lisais dans un de vos grands journaux une expression de désespoir à la pensée que certains traits de nos mœurs sportives actuelles nous interdisaient d’aspirer à atteindre le niveau classique. Eh ! messieurs, croyez-vous donc que de pareils incidents n’ont pas émaillé la chronique des Jeux Olympiques, Pythiques, Néméens, de toutes les grandes réunions sportives de l’antiquité ? Il serait bien naïf de le prétendre. L’homme a toujours été passionné et le ciel nous préserve d’une société dans laquelle il n’y aurait point d’excès et où l’expression des sentiments ardents s’enfermerait à jamais dans l’enceinte trop étroite des convenances.
L’idée olympique, c’est à nos yeux la conception d’une forte.culture
musculaire appuyée d ’une part sur l’esprit chevaleresque - ce que vous
appelez ici si joliment l e Fair play et, de l’autre, sur la notion esthétique,
sur le culte de ce qui est beau et gracieux. Je ne dirai pas que
les anciens n’aient jamais failli à cet idéal. Je lisais ce matin à propos
d’un incident survenu hie1· et qui a causé quelque émoi, je lisais dans
un de vos grands journaux une expression de désespoir àla pensée que
certains traits de nos mœurs sportives actuelles nous interdisaient d ’aspirer
à atteindre le niveau classique. Eh 1 messieurs, croyez-vous donc
que de pareils incidents n’ont pas émaillé la chronique des Jeux Olym·
piques, Pythiques, Néméens, de toutes les grandes réunions sportives
de l’antiquité ? Il serait bien naïf de le prétendre. L’homme a toujours
été passionné et le ciel nous préserve d’une société dans laquelle il n’y
aurait point d’excês et où l’expression des sentiments ardents s’enfermerait
à jamais dans l’enceinte trop étroite des convenances.


Il est vrai de dire pourtant que, de nos jours où les progrès de la
Il est vrai de dire pourtant que, de nos jours où les progrès de la