« Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/579 » : différence entre les versions

Dhfozzano (discussion | contributions)
→‎Page non corrigée : Page créée avec « quitte sa retraite à l’appel de l’oiseleur, et se pose sur le roseau englué qu’une main perfide fait glisser silencieusement jusqu’à lui ; mais, hélas ! victim... »
 
Dhfozzano (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 5 : Ligne 5 :
L’ardeur des Colchidiens s’en accroît. Gésandre au contraire, dont la douleur irrite le courage, gourmande ainsi les Iazyges, en faisant briller à leurs yeux son épée : « Non, tous nos vieillards ne sont pas morts ; nul de nos pères n’a quitté la vie. Quoi donc ! une vieillesse honteuse a-t-elle paralysé vos membres, abattu vos courages, étouffé votre haine ? Allons, jeunes gens, ou renversons ces Grecs et pénétrons ensemble jusque dans la ville, ou périssez de la main de vos enfants ! » Il court, et apostrophe ainsi l’ombre de son père : « Ô Vorapte, mon vénérable père, fais passer toute l’intrépidité de ton âme dans l’âme de ton fils, s’il est vrai que je n’ai pas hésité un instant à t’obéir quand tu accusais les lenteurs de la mort, et que j’ai montré à nos entants ce que j’en attends moi-même un jour. » Il dit ; l’Érèbe entend sa voix. Transporté d’une ardeur furieuse, il saisit son épée et agite ses armes avec violence.
L’ardeur des Colchidiens s’en accroît. Gésandre au contraire, dont la douleur irrite le courage, gourmande ainsi les Iazyges, en faisant briller à leurs yeux son épée : « Non, tous nos vieillards ne sont pas morts ; nul de nos pères n’a quitté la vie. Quoi donc ! une vieillesse honteuse a-t-elle paralysé vos membres, abattu vos courages, étouffé votre haine ? Allons, jeunes gens, ou renversons ces Grecs et pénétrons ensemble jusque dans la ville, ou périssez de la main de vos enfants ! » Il court, et apostrophe ainsi l’ombre de son père : « Ô Vorapte, mon vénérable père, fais passer toute l’intrépidité de ton âme dans l’âme de ton fils, s’il est vrai que je n’ai pas hésité un instant à t’obéir quand tu accusais les lenteurs de la mort, et que j’ai montré à nos entants ce que j’en attends moi-même un jour. » Il dit ; l’Érèbe entend sa voix. Transporté d’une ardeur furieuse, il saisit son épée et agite ses armes avec violence.


Consacré au culte des Nymphes de la Colchide et pontife du Phase, Aquitès, le front couronné de feuilles de peuplier, pâle symbole de son ministère, parcourait les bataillons, voulant, ô Cyrnus, te soustraire aux dangers que tu affrontais malgré ses paternels avis. Déjà il avait passé à travers tous les rangs et pénétré dans tous les groupes, sans trouver nulle part l’objet de ses recherches. Il revenait sur ses pas, et, poussant de grands cris, appelait de nouveau son fils et l’appelait encore, quand un javelot part, et siffle autour de ses bandelettes. Gésandre s’était précipité sur lui, bride abattue. Aquitès, élevant les mains vers son farouche ennemi, et lui montrant les insignes pacifiques de sa dignité : « Je t’en conjure, lui dit-il, par mes cheveux blancs, si tu as encore un père, désarme ton courroux, et, eu quelque lieu que tu le trouves, épargne mon fils. » Gésandre lui répond en le perçant de son épée : « Mon père que tu crois vivant encore et traînant honteusement sa vieillesse, a mieux aimé périr de cette main que d’attendre le terme
Consacré au culte des Nymphes de la Colchide et pontife du Phase, Aquitès, le front couronné de feuilles de peuplier, pâle symbole de son ministère, parcourait les bataillons, voulant, ô Cyrnus, te soustraire aux dangers que tu affrontais malgré ses paternels avis. Déjà il avait passé à travers tous les rangs et pénétré dans tous les groupes, sans trouver nulle part l’objet de ses recherches. Il revenait sur ses pas, et, poussant de grands cris, appelait de nouveau son fils et l’appelait encore, quand un javelot part, et siffle autour de ses bandelettes. Gésandre s’était précipité sur lui, bride abattue. Aquitès, élevant les mains vers son farouche ennemi, et lui montrant les insignes pacifiques de sa dignité : « Je t’en conjure, lui dit-il, par mes cheveux blancs, si tu as encore un père, désarme ton courroux, et, en quelque lieu que tu le trouves, épargne mon fils. » Gésandre lui répond en le perçant de son épée : « Mon père que tu crois vivant encore et traînant honteusement sa vieillesse, a mieux aimé périr de cette main que d’attendre le terme