« Contes des fées (Aulnoy, version expurgée, 1868)/Le Prince lutin » : différence entre les versions
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Quelque charmante que fût la voix de Léandre, la princesse ne put résister à la frayeur qui la saisit ; elle pâlit tout d'un coup et tomba évanouie. Lutin, alarmé, sauta du piédestal à terre, et remit son petit chapeau rouge pour
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La princesse, croyant être seule, appela Abricotine et lui conta les merveilles de la statue animée ; que sa voix était céleste, et que, dans son évanouissement, Lutin l'avait fort bien secourue. " Quel dommage, disait-elle, que ce Lutin soit difforme et affreux ! car se peut-il des manières plus gracieuses et plus aimables que les siennes ? -Et qui vous a dit, madame, répliqua Abricotine, qu'il soit tel que vous vous le figurez ? Psyché ne croyait-elle pas que l'amour était un serpent ? Votre aventure a quelque chose de semblable à la sienne, vous n'êtes pas moins belle. Si c'était Cupidon qui vous aimât, ne l'aimeriez-vous point ? - Si Cupidon et l'inconnu sont la même chose, dit la princesse en rougissant, hélas ! je veux bien aimer Cupidon ! Mais que je suis éloignée d'un pareil bonheur! je m'attache à une chimère, et ce portrait fatal de l'inconnu, joint à ce que tu m'en as dit, me jettent dans des dispositions si opposées aux préceptes que j'ai reçus de ma mère que je ne peux trop craindre d'en être punie. -Hé ! madame, dit Abricotine en l'interrompant, n'avez-vous pas déjà assez de peines ? pourquoi prévoir des malheurs qui n'arriveront jamais ? " Il est aisé de s'imaginer tout le plaisir que cette conversation fit à Léandre.
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