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les passions du peuple. Les plus purs, ceux qu’environnait une
les passions du peuple. Les plus purs, ceux qu’environnait une
auréole de gloire et de respect, n’avaient pas échappé aux maladies morales de notre époque. Sous des trésors apparens d’amour pour l’humanité se cachait un fonds immense de contentement d’eux-mêmes, une contemplation solitaire de leurs propres mérites. Se sachant supérieurs aux autres hommes, ils n’avaient pas cet égoïsme banal qui n’aime rien, mais cette sérénité olympienne qui se fait le centre de tout. Aussi,
auréole de gloire et de respect, n’avaient pas échappé aux maladies morales de notre époque. Sous des trésors apparens d’amour pour l’humanité se cachait un fonds immense de contentement d’eux-mêmes, une contemplation solitaire de leurs propres mérites. Se sachant supérieurs aux autres hommes, ils n’avaient pas cet égoïsme banal qui n’aime rien, mais cette sérénité olympienne qui se fait le centre de tout. Aussi,
malgré l’éclat de leur esprit ou la beauté de leurs ouvrages, on sentait, en les approchant, qu’il y avait entre leur cœur et le reste du monde une ligne de démarcation que l’amitié ni l’amour ne dépasseraient jamais. ILs ne se préféraient pas, ils se suffisaient, et ce sentiment, peut-être involontaire , donnait quelque chose de factice à leur bienveillance et à leur vertu.
malgré l’éclat de leur esprit ou la beauté de leurs ouvrages, on sentait, en les approchant, qu’il y avait entre leur cœur et le reste du monde une ligne de démarcation que l’amitié ni l’amour ne dépasseraient jamais. ILs ne se préféraient pas, ils se suffisaient, et ce sentiment, peut-être involontaire, donnait quelque chose de factice à leur bienveillance et à leur vertu.


Tels furent les traits généraux qui s’offrirent aux regards de M. de Charvey. Dans le monde où il les recueillit, il lui fut aisé de connaître la vie et le caractère de M. d’Esparon sans avoir besoin de se lier avec lui. Il éprouvait en effet une répugnance invincible à rechercher la société d’un homme qu’il n’aimait pas et à épier ses sentiments et sa conduite, même dans l’espoir d’être utile à Albert, car c’est à lui qu’il
Tels furent les traits généraux qui s’offrirent aux regards de M. de Charvey. Dans le monde où il les recueillit, il lui fut aisé de connaître la vie et le caractère de M. d’Esparon sans avoir besoin de se lier avec lui. Il éprouvait en effet une répugnance invincible à rechercher la société d’un homme qu’il n’aimait pas et à épier ses sentiments et sa conduite, même dans l’espoir d’être utile à Albert, car c’est à lui qu’il