« Page:Schoebel - Le Mythe de la femme et du serpent.djvu/107 » : différence entre les versions

{{lang|sk-Latn|
 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
peut devenir un buddha en conservant son sexe, elle peut du moins, tout comme le buddha, mériter le nirvâna après s’être transformée en homme<ref>V. les analyses d’ouvr. bouddh., par Csoma de Körös, dans le XX{{e}} vol. des ''{{lang|en|Asiatic Researches}}''.</ref>. Quant aux brahmanistes, ils n’hésitent pas à ériger des sanctuaires à des femmes. Draupadi, par exemple, la femme des Pandavas, en a un à Sandirapadi, près Trankebar<ref>Graul, ''{{lang|de|Reise in Ostindien}}'', II, 26.</ref>.
peut devenir un buddha en conservant son sexe, elle peut du moins, tout comme le buddha, mériter le nirvâna après s’être transformée en homme<ref>V. les analyses d’ouvr. bouddh., par Csoma de Körös, dans le XX{{e}} vol. des ''{{lang|en|Asiatic Researches}}''.</ref>. Quant aux brahmanistes, ils n’hésitent pas à ériger des sanctuaires à des femmes. Draupadi, par exemple, la femme des Pandavas, en a un à Sandirapadi, près Trankebar<ref>Graul, ''{{lang|de|Reise in Ostindien}}'', II, 26.</ref>.


En effet, « partout où les femmes sont honorées, ''pûjyante'', les divinités sont satisfaites ; mais lorsqu’on ne les honore pas, tous les actes pieux sont stériles, ''{{lang|sk-Latn|aphalâh}}''<ref>''Mânavadharmaçâstram'', III, 56 ; cf. 58. Celui qui tient à connaître la pensée des peuples les plus divers sur la femme trouvera à se satisfaire en parcourant la ''{{lang|de|Polyglotte der Orientalischen Poésie}}'' compilée par Jolowicz. Leipzig, 1853.</ref> ».
En effet, « partout où les femmes sont honorées, ''{{lang|sk-Latn|pûjyante}}'', les divinités sont satisfaites ; mais lorsqu’on ne les honore pas, tous les actes pieux sont stériles, ''{{lang|sk-Latn|aphalâh}}''<ref>''Mânavadharmaçâstram'', III, 56 ; cf. 58. Celui qui tient à connaître la pensée des peuples les plus divers sur la femme trouvera à se satisfaire en parcourant la ''{{lang|de|Polyglotte der Orientalischen Poésie}}'' compilée par Jolowicz. Leipzig, 1853.</ref> ».


Il est donc faux de dire que c’est le christianisme qui a enseigné au monde le respect de la femme. Le vrai est, au contraire, que saint Paul, en disant que « l’homme n’a point été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme<ref>I Corinth., XI, 9.</ref> », a ouvert la porte à tous les abus dont la société chrétienne n’a jamais cessé de se rendre coupable envers la femme<ref>Jusqu’à la boucler « à la Bergamasque. » (Rabelais, ''Pant.'', III, 35.) Les ceintures de chasteté furent une invention de la catholique Italie. On sait qu’on les inventa à Padoue. Mais dans la « très-chrétienne » France aussi on en usa, et même la tradition ne s’en est pas perdue dans ce pays « chevaleresque. » On lit en effet (le 14 octobre 1875) dans un journal très-répandu le prospectus d’un industriel d’Aveyron annonçant la vente, au prix de 120 fr. et au-dessus, d’appareils « gardiens de la fidélité de la femme, » avec armure et serrure.</ref>. Si la chose n’est pas allée au pire,
Il est donc faux de dire que c’est le christianisme qui a enseigné au monde le respect de la femme. Le vrai est, au contraire, que saint Paul, en disant que « l’homme n’a point été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme<ref>I Corinth., XI, 9.</ref> », a ouvert la porte à tous les abus dont la société chrétienne n’a jamais cessé de se rendre coupable envers la femme<ref>Jusqu’à la boucler « à la Bergamasque. » (Rabelais, ''Pant.'', III, 35.) Les ceintures de chasteté furent une invention de la catholique Italie. On sait qu’on les inventa à Padoue. Mais dans la « très-chrétienne » France aussi on en usa, et même la tradition ne s’en est pas perdue dans ce pays « chevaleresque. » On lit en effet (le 14 octobre 1875) dans un journal très-répandu le prospectus d’un industriel d’Aveyron annonçant la vente, au prix de 120 fr. et au-dessus, d’appareils « gardiens de la fidélité de la femme, » avec armure et serrure.</ref>. Si la chose n’est pas allée au pire,