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sent ému encore de l’expression qu’il donnait au redoutable récit de son pèlerinage à Rome, de son aspect exténué, ravagé, obsédé de désespoir ? Et combien ce récit n’était-il pas « supérieurement détaillé, en faisant ressortir toutes les nuances, tous les contrastes, avec un art magistral, avec un sentiment dramatique des plus élevés » (comme l’écrivit si justement Reyer) ! Quels services ne lui rendaient pas cette puissance de diction hors de pair, cette vérité d’inflexion si rare et si savoureuse !
sent ému encore de l’expression qu’il donnait au redoutable récit de son pèlerinage à Rome, de son aspect exténué, ravagé, obsédé de désespoir ? Et combien ce récit n’était-il pas « supérieurement détaillé, en faisant ressortir toutes les nuances, tous les contrastes, avec un art magistral, avec un sentiment dramatique des plus élevés » (comme l’écrivit si justement Reyer) ! Quels services ne lui rendaient pas cette puissance de diction hors de pair, cette vérité d’inflexion si rare et si savoureuse !


Pour Maurice Renaud, le rôle de Wolfram a été vraiment le point de départ de la grande réputation où nous l’avons vu atteindre. C’est à Bruxelles qu’il avait fait son apprentissage de la science lyrique (et peut-être s’était-il croisé en chemin avec son futur camarade Van Dyck) — De 1883 à 1890, sous la direction de Gevaert et de Joseph Dupont, il avait plié son talent ingénieux et chercheur, sa voie chaude, aux rôles les plus divers du répertoire comique autant que du dramatique. Mais c’est sur sa remarquable création d’Hamilcar, dans ''Salammbô'' et sa romantique incarnation du Hollandais dans ''le Vaisseau fantôme'', qu’il avait été engagé à Paris, à l’Opéra-Comique d’abord (pour ''Benvenuto'') puis à l’Opéra, où ''Lohengrin'', ''Gwendoline'', et le répertoire de ''Guillaume Tell'', ''l’Africaine'', ''Aïda'', ''Samson''… avait permis de tout attendre de lui. Dans ''Tannhaeuser'', il se surpassa. Non seulement sa diction faisait valoir avec la plus rare pureté les phrases si belles et si mélodieuses dont le rôle de Wolfram est plein, mais le personnage même était incarné de la façon la plus sincère, la plus émouvante. Nul n’a fait ressortir, comme lui, la générosilé cbaleureuse de l’affection que ce sage chevalier porte à son ami égaré, le sacrifice muet qu’il lui fait, sa
Pour Maurice Renaud, le rôle de Wolfram a été vraiment le point de départ de la grande réputation où nous l’avons vu atteindre. C’est à Bruxelles qu’il avait fait son apprentissage de la science lyrique (et peut-être s’était-il croisé en chemin avec son futur camarade Van Dyck) — De 1883 à 1890, sous la direction de Gevaert et de Joseph Dupont, il avait plié son talent ingénieux et chercheur, sa voie chaude, aux rôles les plus divers du répertoire comique autant que du dramatique. Mais c’est sur sa remarquable création d’Hamilcar, dans ''Salammbô'' et sa romantique incarnation du Hollandais dans ''le Vaisseau fantôme'', qu’il avait été engagé à Paris, à l’Opéra-Comique d’abord (pour ''Benvenuto'') puis à l’Opéra, où ''Lohengrin'', ''Gwendoline'', et le répertoire de ''Guillaume Tell'', ''l’Africaine'', ''Aïda'', ''Samson''… avait permis de tout attendre de lui. Dans ''Tannhaeuser'', il se surpassa. Non seulement sa diction faisait valoir avec la plus rare pureté les phrases si belles et si mélodieuses dont le rôle de Wolfram est plein, mais le personnage même était incarné de la façon la plus sincère, la plus émouvante. Nul n’a fait ressortir, comme lui, la générosité chaleureuse de l’affection que ce sage chevalier porte à son ami égaré, le sacrifice muet qu’il lui fait, sa