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Grecs, les Étrusques et les Romains n’étaient pas loin d’agir à cet égard comme les Celtes et les Allemands. N’est-ce pas chez les Grecs que la majesté du sexe dispensait la femme de monter sur la scène ? La conscience qu’elle avait de son ascendant sur l’homme était si entière, que la courtisane Aspasie<ref>Qu’il ne faut pas confondre avec la célèbre amante de Périclès. Celle-ci était de Milet, l’autre de Phocée.</ref> pouvait dire aux officiers de Cyrus, qui l’appelaient auprès de ce roi : « Le premier de vous qui mettra la main sur moi s’en repentira<ref>{{lang|grc|Οἰμώζεται μέντοι τούτων ὅς ἄν ἐμοὶ προσαγάγῃ τὰς χεῖρας}}. (Plut., ''Artaxerces'', XXVI.)</ref> ». Et personne n’osa l’approcher. Chez les Étrusques, la famille s’honorait volontiers d’adopter le nom de son aïeule, et les monuments funéraires témoignent que la femme était l’égale de l’homme<ref>''Corssen'', ''{{lang|de|Ueber die Spr. der Etrusk}}''., II, p. 520 sqq.</ref>. Chez les Romains, le respect de la femme était, s’il est possible, plus grand encore. Non seulement on l’appelait déesse, ''{{lang|la|dea}}'', mais on lui rendait volontiers un culte après sa mort : ''{{lang|la|ut numen colit}}''. Un grand nombre de monuments funéraires, où on la voit même représentée sous la forme d’une divinité, témoigne de ces dispositions<ref>V. Orelli, ''{{lang|la|Inscriptionum latinarum collectio}}'', n° 4456 ; ''{{lang|la|cum vixit dea et sanctissima dicta est}}'', lit-on dans l’inscr. n° 4647 ; ''{{lang|la|Deæ dominæ Rufiæ}}'', n° 4588 ; ''{{lang|la|Deæ sanctœ meœ}}'', n° 7348. Cf. l’inscription que donne la ''Civilla cattolica'', 1858, n° 192.</ref>. Il en était ainsi dans l’Inde, tant chez les sectateurs de Brahma que chez ceux du Buddha, et cela malgré toutes les diatribes que Manou et Çâkya sont d’ailleurs censés lancer contre elle. Le bouddhisme notamment reconnaît que pour l’obtention de la perfection morale, la femme ne le cède en rien à l’homme, et si elle ne
Grecs, les Étrusques et les Romains n’étaient pas loin
d’agir à cet égard comme les Celtes et les Allemands.
N’est-ce pas chez les Grecs que la majesté du sexe dispensait
la femme de monter sur la scène ? La conscience
qu’elle avait de son ascendant sur l’homme était si entière,
que la courtisane Aspasie<ref> Qu’il ne faut pas confondre avec la célèbre amante de Périclès. Celle-ci était de Milet, l’autre de Phocée.</ref> pouvait dire aux officiers de
Cyrus, qui l’appelaient auprès de ce roi : « Le premier de
vous qui mettra la main sur moi s’en repentira<ref>{{lang|grc|Οἰμώζεται μέντοι τούτων ὅς ἄν ἐμοὶ προσαγάγῃ τὰς χεῖρας}}. (Plut., ''Artaxerces'', XXVI.)</ref> ». Et
personne n’osa l’approcher. Chez les Étrusques, la famille
s’honorait volontiers d’adopter le nom de son aïeule, et les
monuments funéraires témoignent que la femme était l’égale
de l’homme<ref>''Corssen'', ''{{lang|de|Ueber die Spr. der Etrusk}}''., II, p. 520 sqq.</ref>. Chez les Romains, le respect de la femme
était, s’il est possible, plus grand encore. Non seulement
on l’appelait déesse, ''{{lang|la|dea}}'', mais on lui rendait volontiers
un culte après sa mort : ''{{lang|la|ut numen colit}}''. Un grand nombre
de monuments funéraires, où on la voit même représentée
sous la forme d’une divinité, témoigne de ces dispositions <ref> V. Orelli, ''{{lang|la|Inscriptionum latinarum collectio}}'', n° 4456 ; ''{{lang|la|cum vixit dea et sanctissima dicta est}}'', lit-on dans l’inscr. n° 4647 ; ''{{lang|la|Deæ dominæ Rufiæ}}'', n° 4588 ; ''{{lang|la|Deæ sanctœ meœ}}'', n° 7348. Cf. l’inscription que donne la ''Civilla cattolica'', 1858, n° 192.</ref>. Il en était ainsi dans l’Inde, tant chez les
sectateurs de Brahma que chez ceux du Buddha, et
cela malgré toutes les diatribes que Manou et Çâkya sont
d’ailleurs censés lancer contre elle. Le bouddhisme notamment
reconnaît que pour l’obtention de la perfection morale,
la femme ne le cède en rien à l’homme, et si elle ne