« Itinéraire de Paris à Jérusalem/Préface de la première édition » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Début M&S
Phe-bot (discussion | contributions)
m Consulnico: match
Ligne 5 :
 
 
 
==__MATCH__:[[Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/15]]==
Si je disais que cet ''Itinéraire ''n’était point destiné à voir le jour, que je le donne au public à regret et comme malgré moi, je dirais la vérité, et vraisemblablement on ne me croirait pas.
 
Ligne 13 ⟶ 14 :
 
Je prie donc le lecteur de regarder cet ''Itinéraire'' moins comme un voyage que comme des Mémoires d’une année de ma vie. Je ne marche point sur les traces des [[w:fr:Jean_Chardin|Chardin]], des [[w:fr:Jean-Baptiste_Tavernier|Tavernier]], des [[w:fr:Richard_Chandler|Chandler]], des [[w:fr:Mungo_Park|Mungo Park]], des [[w:fr:Humboldt|Humboldt]] : je n’ai point la prétention d’avoir connu des peuples chez lesquels je n’ai fait que passer. Un moment suffit au peintre de paysage pour crayonner un arbre, prendre une vue, dessiner une ruine : mais des années entières sont trop courtes pour étudier les mœurs des hommes et pour approfondir les sciences et les arts.
==[[Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/16]]==
 
Toutefois, je sais respecter le public, et l’on aurait tort de penser que je livre au jour un ouvrage qui ne m’a coûté ni soins, ni recherches, ni travail : on verra que j’ai scrupuleusement rempli mes devoirs d’écrivain. Quand je n’aurais fait que donner une description détaillée des ruines de Lacédémone, découvrir un nouveau tombeau à [[w:fr:Mycènes|Mycènes]], indiquer les ports de [[w:fr:Carthage|Carthage]] ; je mériterais encore la bienveillance des voyageurs.
Ligne 23 ⟶ 25 :
 
Je n’ai point chargé cet ''Itinéraire ''de notes ; j’ai seulement réuni à la fin de l’ouvrage trois opuscules qui éclaircissent mes propres travaux : {{refl |1}}
==[[Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/17]]==
 
:1° ''L’Itinéraire latin de Bordeaux à Jérusalem'' : il trace le chemin que suivirent depuis les croisés, et c’est pour ainsi dire le premier pèlerinage à Jérusalem : cet ''Itinéraire ''ne se trouvait jusque ici que dans les livres connus des seuls savants ;
Ligne 40 ⟶ 43 :
Enfin, des savants distingués ont bien voulu éclaircir mes doutes et me faire part de leurs lumières ; j’ai consulté MM. Malte-Brun et Langlès : je ne pouvais mieux m’adresser pour tout ce qui concerne la géographie et les langues anciennes et modernes de l’Orient.
 
Comme mille raisons peuvent m’arrêter dans la carrière littéraire au point où je suis parvenu, je veux payer ici toutes mes dettes. Des gens de lettres ont mis en vers plusieurs morceaux de mes ouvrages ; j’avoue que je n’ai connu qu’assez tard le grand nombre d’obligations que j’avais aux Muses sous ce rapport. Je ne sais comment, par exemple, une pièce charmante, intitulée le ''Voyage du Poète'', a pu si longtemps m’échapper. L’auteur de ce petit poème, M. de Saint-Victor, a bien voulu embellir mes descriptions sauvages et répéter sur sa lyre une partie de ma chanson du désert. J’aurais dû l’en remercier plus tôt. Si donc quelques écrivains ont été justement choqués de mon silence quand ils me faisaient l’honneur de perfectionner mes ébauches,
==[[Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/18]]==
ils verront ici la réparation de mes torts. Je n’ai jamais l’intention de blesser personne, encore moins les hommes de talent qui me font jouir d’une partie de leur gloire en empruntant quelque chose à mes écrits. Je ne veux point me brouiller avec [[w:fr:Muses|les neuf Sœurs]], même au moment où je les abandonne. Eh ! comment n’aimerais-je pas ces nobles et généreuses immortelles ! elles seules ne sont pas devenues mes ennemies lorsque j’ai obtenu quelques succès ; elles seules encore, sans s’étonner d’une vaine rumeur, ont opposé leur opinion au déchaînement de la malveillance. Si je ne puis faire vivre Cymodocée, elle aura du moins la gloire d’avoir été chantée par un des plus grands poètes de nos jours, et par l’homme qui, de l’aveu de tous, juge et apprécie le mieux les ouvrages des autres. {{refl |2}}
 
Quant aux censeurs qui jusqu’à présent ont parlé de mes ouvrages, plusieurs m’ont traité avec une indulgence dont je conserve la reconnaissance la plus vive : je tâcherai d’ailleurs, dans tous les cas et dans tous les temps, de mériter les éloges, de profiter des critiques, et de pardonner aux injures.
Ligne 50 ⟶ 55 :
 
------------------------
{{refa |1}}. Les longues
=== no match ===
citations qui se trouvaient insérées dans le texte sont également rejetées, en notes, à la fin de l'''Itinéraire''.
 
{{refa |2}}. M. de Fontanes.