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du temple, se croient transportés dans le palais même du Soleil, devant sa face radieuse, tant ils sont inondés de lumière. Ils y voient le robuste Atlas, dont la statue est baignée par l’Océan, qui vient se briser à ses genoux. Sur ses vastes épaules le Soleil fait voler son char, et ramène le jour dans les plaines de l’Olympe ; tandis que derrière lui Phébé, sa sœur, s’avance sur un char plus modeste, suivie des Pléiades aux cheveux trempés de pluie. Étonné des merveilleuses beautés de ce temple, Jason arrête aussi ses regards sur les portes, où il voit représentés l’origine des Colchidiens, Sésostris portant pour la première fois la guerre chez les Gètes, son effroi après la déroute des siens, le retour des uns à Thèbes sur les bords du Nil, l’établissement des autres dans les campagnes du Phase, où, prenant le nom de Colchidiens, ils regrettent le séjour d’Arsinoé, le doux climat, les plaisirs de Pharos, ses moissons fécondes, quoique sans pluie, et leurs fines robes de lin échangées contre les braies du Sarmate. Là aussi, le Phase, amoureux de la belle Éa, poursuit dans les montagnes la Nymphe effrayée, qui, alarmée pour sa pudeur, jette son carquois, mais bientôt, lasse de courir, est enlacée dans les replis caressants du fleuve. Ailleurs, les sœurs de Phaéton, métamorphosées en peupliers, pleurent la mort de leur frère, qui roule, masse enflammée, dans les flots épouvantés de l’Éridan ; et cependant Téthys rassemble avec peine les débris du char, et les coursiers, qui appréhendent la colère de leur maître.
du temple, se croient transportés dans le palais même du Soleil, devant sa face radieuse, tant ils sont inondés de lumière. </small><small><font color="darkred">(5, 411)</font></small> Ils y voient le robuste Atlas, dont la statue est baignée par l’Océan, qui vient se briser à ses genoux. Sur ses vastes épaules le Soleil fait voler son char, et ramène le jour dans les plaines de l’Olympe ; tandis que derrière lui Phébé, sa sœur, s’avance sur un char plus modeste, suivie des Pléiades aux cheveux trempés de pluie. Étonné des merveilleuses beautés de ce temple, Jason arrête aussi ses regards sur les portes, où il voit représentés l’origine des Colchidiens, Sésostris portant pour la première fois </small><small><font color="darkred">(5, 420)</font></small> la guerre chez les Gètes, son effroi après la déroute des siens, le retour des uns à Thèbes sur les bords du Nil, l’établissement des autres dans les campagnes du Phase, où, prenant le nom de Colchidiens, ils regrettent le séjour d’Arsinoé, le doux climat, les plaisirs de Pharos, ses moissons fécondes, quoique sans pluie, et leurs fines robes de lin échangées contre les braies du Sarmate. Là aussi, le Phase, amoureux de la belle Éa, poursuit dans les montagnes la Nymphe effrayée, qui, alarmée pour sa pudeur, jette son carquois, mais bientôt, lasse de courir, est enlacée dans les replis caressants du fleuve. </small><small><font color="darkred">(5, 430)</font></small> Ailleurs, les sœurs de Phaéton, métamorphosées en peupliers, pleurent la mort de leur frère, qui roule, masse enflammée, dans les flots épouvantés de l’Éridan ; et cependant Téthys rassemble avec peine les débris du char, et les coursiers, qui appréhendent la colère de leur maître.


Sur ces portes le ciseau prophétique de Vulcain avait aussi sculpté la toison d’or, la future expédition des Argonautes, et leur navire construit par Argus sur le rivage de Pagase. Une déesse en essaye les rames, les agrès, et, montée sur le pont, invite de la main les guerriers à s’y réunir. L’Autan se lève ; seule alors sur toute l’immensité des flots, la nef vogue, et les chants d’Orphée charment les monstres marins. Plus loin, les Colchidiens éperdus accourent sur les bords du Phase, d’où un père appelle en vain sa fille qui l’abandonne.
Sur ces portes le ciseau prophétique de Vulcain avait aussi sculpté la toison d’or, la future expédition des Argonautes, et leur navire construit par Argus sur le rivage de Pagase. Une déesse en essaye les rames, les agrès, et, montée sur le pont, invite de la main les guerriers à s’y réunir. L’Autan se lève ; seule alors sur toute l’immensité des flots, la nef vogue, </small><small><font color="darkred">(5, 440)</font></small> et les chants d’Orphée charment les monstres marins. Plus loin, les Colchidiens éperdus accourent sur les bords du Phase, d’où un père appelle en vain sa fille qui l’abandonne.


Vis-à-vis est une ville baignée par les deux mers. Les jeux et les chants l’animent ; les torches de l’hymen l’éclairent pendant la nuit. Fier de devenir le gendre d’un roi, un époux quitte sa première épouse ; mais les Furies vengeresses l’observent d’en haut. L’épouse délaissée et mourante, après avoir longtemps dévoré sa douleur, apprête pour sa rivale une robe et une couronne de perles, fatals présents dont l’amante infortunée se pare au pied des autels, qui la pénètrent de leurs feux empoisonnés, et qui embrasent le palais. Tels étaient les chefs-d’œuvre de Vulcain. Les Colchidiens les admiraient sans les comprendre encore, ne sachant pas quelle fût la pensée de Vulcain, ni quelle était cette femme couverte de sang, qui traversait les airs sur des dragons ailés ; ils la haïssaient cependant, et en détournaient les yeux.
Vis-à-vis est une ville baignée par les deux mers. Les jeux et les chants l’animent ; les torches de l’hymen l’éclairent pendant la nuit. Fier de devenir le gendre d’un roi, un époux quitte sa première épouse ; mais les Furies vengeresses l’observent d’en haut. L’épouse délaissée et mourante, après avoir longtemps dévoré sa douleur, apprête pour sa rivale une robe et une couronne de perles, </small><small><font color="darkred">(5, 450)</font></small> fatals présents dont l’amante infortunée se pare au pied des autels, qui la pénètrent de leurs feux empoisonnés, et qui embrasent le palais. Tels étaient les chefs-d’œuvre de Vulcain. Les Colchidiens les admiraient sans les comprendre encore, ne sachant pas quelle {{corr|fût|fut}} la pensée de Vulcain, ni quelle était cette femme couverte de sang, qui traversait les airs sur des dragons ailés ; ils la haïssaient cependant, et en détournaient les yeux.


Les Argonautes n’étaient pas moins surpris, ni moins ignorants. Mais déjà le fils du Soleil entrait dans le temple. Près de lui est le jeune Absyrte,
Les Argonautes n’étaient pas moins surpris, ni moins ignorants. Mais déjà le fils du Soleil entrait dans le temple. Près de lui est le jeune Absyrte,