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lui sourire, mais ce n’est point elle qui l’a formulé, c’est le socialisme. Il y a toute apparence qu’elle n’y adhérera jamais, le sentant irréalisable. Rien n’indique, en tous les cas, que les trois ordres d’enseignement soient en voie de se confondre ; on dirait qu’au contraire, entre eux, les dissemblances vont s’accroissant et se fortifiant.
la vérité et où le trouble en lequel le jette son jeune savoir lui rend connu les contours du Bien, il est naturel que l’on s’appuie volontiers sur le Beau. Précisément, un éclectisme savant et presque trop libéral, agrandit chaque jour ses domaines ; son influence déborde sur tous les sujets ; et beaucoup d’hésitations et d’incertitudes trouvent un refuge en lui. De là cette inclination à croire que l’art moralise, au sens le plus absolu, le plus complet du mot. L’éducateur ne doit pas accepter cette formule ; mais ce n’est pas une raison pour négliger l’art, comme il l’a fait jusqu’ici — par embarras sans doute de loger, dans ses murailles rigides, un hôte fantaisiste et somptueux. Nous avons dit tout à l’heure, avec Ruskin, que le sens de la beauté embellit la vie individuelle et perfectionne la vie sociale. N’est-ce point suffisant pour légitimer tous les efforts ayant pour but de le faire naître et progresser ?


{{corr|A|À}} l’école primaire, deux choses nous ont frappés : c’est d’abord combien la querelle confessionnelle qui s’agite autour d’elle, masque de préoccupations politiques, en sorte que l’on se dispute, en général, l’influence électorale de l’instituteur beaucoup plus que les âmes de ses élèves ; c’est ensuite l’insuccès des tentatives ayant pour objet d’introduire dans l’enseignement élémentaire des aperçus scientifiques qui devaient, pensait-on, former prématurément des esprits réfléchis et rapprocher l’un de l’autre le collège et l’école. Cet espoir a été plus ou moins déçu. Les noms, les faits, les dates, les règles et les chiffres demeurent la longue et ennuyeuse, mais indispensable filière par laquelle l’intelligence et la mémoire doivent passer, avant que de s’exercer sur des idées et des raisonnements ; les progrès que l’ordre primaire peut réaliser s’annoncent dans
Et puisque le nom de Ruskin est une seconde fois venu sous ma plume, il n’est pas mauvais de mentionner cette forme charmante de propagande artistique qu’il a semée à travers les sociétés anglo-saxonnes. Qui donc, avant lui, savait donner à la chambre la plus banale, au réduit le plus humble, un air avenant et coquet ?