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l’Asie, l’Euxin figure les contours de l’arc des Scythes. Au-dessus de lui planent sans cesse des nuages noirs qui l’éclairent d’un jour douteux, et ses glaces ne fondent, ni au premier soleil du printemps, ni quand cet astre rend les nuits égales aux jours, mais seulement quand il quitte le signe du Taureau.
l’Asie, l’Euxin figure les contours de l’arc des Scythes. Au-dessus de lui planent sans cesse des nuages noirs <small><font color="darkred">(4, 730)</font></small> qui l’éclairent d’un jour douteux, et ses glaces ne fondent, ni au premier soleil du printemps, ni quand cet astre rend les nuits égales aux jours, mais seulement quand il quitte le signe du Taureau.


Déjà les Argonautes abordent au pays des Mariandyniens. Le léger Échion part pour le reconnaître, et pour demander au roi qu’il permette à des guerriers l’élite de la Thessalie, et dont les noms ne lui sont peut-être pas inconnus, de se reposer sur ses rivages. Lycus, charmé de cette nouvelle, vient au-devant des Argonautes, les conduit tous avec leur chef dans son palais récemment décoré des trophées conquis sur les Bébryces, et leur adresse ces paroles affectueuses : « Non, ce n’est pas le hasard, ce sont les dieux eux-mêmes qui vous amènent ici, vous, comme moi, ennemis acharnés des Bébryces, et, comme moi, vainqueurs de ces barbares. C’est le gage d’amitié le plus sûr, qu’un ennemi commun. Moi qui n’habite pas une contrée si lointaine que la vôtre, j’ai senti plus vivement les coups d’Amycus ; sous son gantelet sanglant mon frère a mordu la poussière et lorsque, respirant la vengeance, j’accourais, j’attaquais les Bébryces avec toutes mes forces, vous voguiez déjà loin de leurs rivages. Je l’ai vu, ce barbare, encore tout souillé de fange et de sang, et tel qu’un monstre des mers, étendu sur l’arène. Loin de regretter que l’honneur de son trépas m’ait été ravi, j’eusse été moins joyeux de l’immoler moi-même sur le champ de bataille, que de l’y voir déchiré par le ceste, et mort victime de son odieuse loi. »
Déjà les Argonautes abordent au pays des Mariandyniens. Le léger Échion part pour le reconnaître, et pour demander au roi qu’il permette à des guerriers l’élite de la Thessalie, et dont les noms ne lui sont peut-être pas inconnus, de se reposer sur ses rivages. Lycus, charmé de cette nouvelle, vient au-devant des Argonautes, les conduit tous avec leur chef dans son palais récemment décoré des trophées conquis sur les Bébryces, et leur adresse ces paroles affectueuses : « Non, ce n’est pas le hasard, ce sont les dieux eux-mêmes qui vous amènent ici, vous, comme moi, ennemis acharnés des Bébryces, et, comme moi, vainqueurs de ces barbares. C’est le gage d’amitié le plus sûr, qu’un ennemi commun. Moi qui n’habite pas une contrée si lointaine que la vôtre, j’ai senti plus vivement les coups d’Amycus ; sous son gantelet sanglant mon frère a mordu la poussière et lorsque, respirant la vengeance, j’accourais, j’attaquais les Bébryces avec toutes mes forces, vous voguiez déjà loin de leurs rivages. Je l’ai vu, ce barbare, encore tout souillé de fange et de sang, et tel qu’un monstre des mers, étendu sur l’arène. Loin de regretter que l’honneur de son trépas m’ait été ravi, j’eusse été moins joyeux de l’immoler moi-même sur le champ de bataille, que de l’y voir déchiré par le ceste, et mort victime de son odieuse loi. »