« Sainte Parascève » : différence entre les versions

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« La mémoire de sainte Parascève brillerait à tous les yeux du plus vif éclat, si l’on racontait en détail sa vie, ses actions et les voyages qu’elle entreprit pour l’amour de Jésus-Christ. Mais qui pourrait énoncer, ne fût-ce qu’en partie, les actes merveilleux de cette sainte ? Qui compterait les bienfaits, les tutélaires secours, les grâces qu’elle procura à Epivati, à Ternovo, dans la Thrace, en Bulgarie, en Dalmatie ? Que dis-je ? son nom est répandu non-seulement dans ces régions, mais dans l’univers tout entier. Rapporter tout ce qui concerne cette sainte, surtout le faire comme elle le mérite, c’est une tâche que nous avouons être au-dessus de nos forces. Nous nous bornerons donc aux choses principales. »
« La mémoire de sainte Parascève brillerait à tous les yeux du plus
vif éclat, si l’on racontait en détail sa vie, ses actions et les voyages
qu’elle entreprit pour l’amour de Jésus-Christ. Mais qui pourrait
énoncer, ne fût-ce qu’en partie, les actes merveilleux de cette sainte ? Qui
compterait les bienfaits, les tutélaires secours, les grâces qu’elle
procura à Epivati, à Ternovo, dans la Thrace, en Bulgarie, en Dalmatie ?
Que dis-je ? son nom est répandu non-seulement dans ces régions, mais
dans l’univers tout entier. Rapporter tout ce qui concerne cette sainte,
surtout le faire comme elle le mérite, c’est une tâche que nous avouons
être au-dessus de nos forces. Nous nous bornerons donc aux choses
principales. »
 
Ainsi commence la Vie de cette sainte par le patriarche bulgare Euthyme, connu par ses travaux hagiographiques<ref>Cette Vie a été traduite du slavon en latin par Raphaël Lévakovitch et insérée dans les ''Acta Sanctorum'' au {{sc|xv}} du mois d’octobre, dans le supplément. Nous la reproduisons ici d’après l’un et l’autre texte, en y ajoutant quelques détails explicatifs empruntés, pour la plupart, à l’excellent commentaire du P. Tinnebroeck, d’heureuse mémoire.</ref>.
Ainsi commence la Vie de cette sainte par le patriarche bulgare
Euthyme, connu par ses travaux hagiographiques<ref>Cette Vie a été traduite du slavon en latin par Raphaël Lévakovitch et insérée dans
les ''Acta Sanctorum'' au {{sc|xv}} du mois d’octobre, dans le supplément. Nous la reproduisons
ici d’après l’un et l’autre texte, en y ajoutant quelques détails explicatifs empruntés, pour
la plupart, à l’excellent commentaire du P. Tinnebroeck, d’heureuse mémoire.</ref>.
 
Epivati fut la patrie de la vénérable Parascève (en slavon : ''Piatnitsa'', ou ''Piatka''). Ses parents marchèrent avec un pieux courage dans la voie des commandements de Dieu, enrichissant par de bonnes œuvres et d’abondantes aumônes leur vie éminemment chrétienne. Chaste et douce colombe du Christ, Parascève reçut de ces époux exemplaires une éducation qui lui inspira des mœurs irréprochables. Après l’avoir instruite dans la loi de Dieu, ses parents allèrent habiter les tabernacles éternels, lui laissant leur maison en héritage, ainsi qu’à son frère Euthyme, devenu plus tard évêque de Madyte, et que des miracles éclatants rendirent célèbre dans toute l’Église. Le tombeau qui renfermait les saintes reliques d’Euthyme devint une source abondante de grâces ; de nombreux témoins sont unanimes à raconter les prodiges opérés par ce saint évêque.
Epivati fut la patrie de la vénérable Parascève (en slavon : ''Piatnitsa'',
ou ''Piatka''). Ses parents marchèrent avec un pieux courage dans la
voie des commandements de Dieu, enrichissant par de bonnes œuvres
et d’abondantes aumônes leur vie éminemment chrétienne. Chaste et
douce colombe du Christ, Parascève reçut de ces époux exemplaires une
éducation qui lui inspira des mœurs irréprochables. Après l’avoir
instruite dans la loi de Dieu, ses parents allèrent habiter les tabernacles
éternels, lui laissant leur maison en héritage, ainsi qu’à son frère
Euthyme, devenu plus tard évêque de Madyte, et que des miracles
éclatants rendirent célèbre dans toute l’Église. Le tombeau qui
renfermait les saintes reliques d’Euthyme devint une source abondante de
grâces ; de nombreux témoins sont unanimes à raconter les prodiges
opérés par ce saint évêque.
 
Séparée de ses parents, Parascève s’appliqua à mener une vie parfaite. Elle couchait sur la dure, et châtiait son corps innocent par des jeûnes, des veilles et des pénitences. L’amour envers son divin Époux
parfaite. Elle couchait sur la dure, et châtiait son corps innocent par des
jeûnes, des veilles et des pénitences. L’amour envers son divin Époux
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lui rendant insupportable le commerce du monde, elle abandonna tout et se retira dans un désert pour s’y livrer entièrement à la pratique de la contemplation. Sa vie toute spirituelle et angélique rappelait celle du grand contemplateur Hélie et de saint Jean-Baptiste, précurseur du Sauveur. Les yeux constamment tournés vers Celui qui fortifie les faibles et protége les humbles de cœur, elle souffrait, sans se plaindre, les rigueurs de la chaleur et du froid, ne se nourrissait que de quelques herbes insipides qui croissaient à grand’peine dans sa solitude ; elle n’étanchait sa soif qu’avec de l’eau, et encore ces modestes réfections les prenait-elle assez tard dans la soirée et dans une quantité si peu considérable qu’elles suffisaient à peine à la rassasier complétement.
lui rendant insupportable le commerce du monde, elle abandonna tout
et se retira dans un désert pour s’y livrer entièrement à la pratique de
la contemplation. Sa vie toute spirituelle et angélique rappelait celle
du grand contemplateur Hélie et de saint Jean-Baptiste, précurseur du
Sauveur. Les yeux constamment tournés vers Celui qui fortifie les
faibles et protége les humbles de cœur, elle souffrait, sans se plaindre, les
rigueurs de la chaleur et du froid, ne se nourrissait que de quelques
herbes insipides qui croissaient à grand’peine dans sa solitude ; elle
n’étanchait sa soif qu’avec de l’eau, et encore ces modestes réfections
les prenait-elle assez tard dans la soirée et dans une quantité si peu
considérable qu’elles suffisaient à peine à la rassasier complétement.
 
Qui dira l’abondance de ses larmes ? qui comptera le nombre de ses soupirs ? Celui-là seul aux regards de qui rien ne saurait échapper, la voyait étendre sur la terre nue les membres meurtris par les plus rigoureuses mortifications. À d’autres, dans la solitude, les soins du labourage ; à d’autres, l’éducation des coursiers ; à d’autres, les parures élégantes, les lits somptueux, les demeures magnifiques, les esclaves vigilantes ; pour elle, ce qui lui importait le plus, c’était la pureté de cœur et le compte qu’elle avait à rendre un jour à son divin Époux et à son juge souverain. ''C’est toi que je cherche, ô mon bien-aimé'', disait-elle sans cesse avec l’Épouse des Cantiques : ''Indiquez-moi où est l’objet de mes affections''. De quel ornement parera-t-elle sa lampe pour le recevoir ? De quelle huile la remplira-t-elle ? D’où lui viendra la douce voix de l’Époux ? Où s’unira-t-elle au groupe des vierges sages ? Comment jouira-t-elle de la présence, de la beauté resplendissante, de la gloire, de la société béatifiante de l’Époux divin ? Tel fut l’objet habituel de son ambition, telle fut l’aspiration constante de son cœur, et voilà ce qui mettait sur ses yeux comme un voile pour ne pas voir les choses de la terre. ''Quand viendrai-je, s’écriait-elle, quand apparaîtrai-je en présence de mon Dieu ?''
Qui dira l’abondance de ses larmes ? qui comptera le nombre de ses
soupirs ? Celui-là seul aux regards de qui rien ne saurait échapper, la
voyait étendre sur la terre nue les membres meurtris par les plus
rigoureuses mortifications. À d’autres, dans la solitude, les soins du
labourage ; à d’autres, l’éducation des coursiers ; à d’autres, les parures
élégantes, les lits somptueux, les demeures magnifiques, les esclaves
vigilantes ; pour elle, ce qui lui importait le plus, c’était la pureté de cœur
et le compte qu’elle avait à rendre un jour à son divin Êpoux et à son
juge souverain. ''C’est toi que je cherche, ô mon bien-aimé'', disait-elle
sans cesse avec l’Êpouse des Cantiques : ''Indiquez-moi où est l’objet de
mes affections''. De quel ornement parera-t-elle sa lampe pour le
recevoir ? De quelle huile la remplira-t-elle ? D’où lui viendra la douce voix
de l’Époux ? Où s’unira-t-elle au groupe des vierges sages ? Comment
jouira-t-elle de la présence, de la beauté resplendissante, de la gloire,
de la société béatifiante de l’Époux divin ? Tel fut l’objet habituel de
son ambition, telle fut l’aspiration constante de son cœur, et voilà ce
qui mettait sur ses yeux comme un voile pour ne pas voir les choses de
la terre. ''Quand viendrai-je, s’écriait-elle, quand apparaîtrai-je en
présence de mon Dieu ?''
 
Ces pieuses ardeurs, ces incessantes sollicitudes déplurent souverainement à l’ennemi de notre salut. Aussi ne cessait-il de l’effrayer par des fantômes mensongers ; et, pour mieux l’envelopper dans les filets de l’illusion, il prenait mille formes différentes. Mais la sainte s’était ménagé un refuge assuré contre les ruses du démon : la prière, à laquelle elle mêlait d’abondantes larmes. Munie de cette arme invincible, la courageuse vierge bravait, malgré la fragilité de son sexe, les menaces du Goliath infernal, défaisant comme des toiles d’araignée les artifices
Ces pieuses ardeurs, ces incessantes sollicitudes déplurent
souverainement à l’ennemi de notre salut. Aussi ne cessait-il de l’effrayer par
des fantômes mensongers ; et, pour mieux l’envelopper dans les filets de
l’illusion, il prenait mille formes différentes. Mais la sainte s’était
ménagé un refuge assuré contre les ruses du démon : la prière, à laquelle
elle mêlait d’abondantes larmes. Munie de cette arme invincible, la
courageuse vierge bravait, malgré la fragilité de son sexe, les menaces
du Goliath infernal, défaisant comme des toiles d’araignée les artifices
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de l’esprit malin. De la sorte, au moment où, dans sa malice, ce serpent se glorifiait avec le plus d’insolence, notre vierge, aussi prudente qu’intrépide, l’abattait d’une main victorieuse et le foulait aux pieds comme un ver de terre. En domptant ainsi sa nature et en ornant son âme de toutes les grâces de l’Esprit-Saint, elle accomplit cette parole du prophète : ''Le roi sera épris de ta beauté''. Autant était étroite la voie qu’elle suivit, autant furent grands les progrès qu’elle fit dans la science des saints, et les longues années de la solitude partagées entre la prière et la pénitence lui permirent de fournir une carrière pleine de mérites.
de l’esprit malin. De la sorte, au moment où, dans sa malice, ce
serpent se glorifiait avec le plus d’insolence, notre vierge, aussi
prudente qu’intrépide, l’abattait d’une main victorieuse et le foulait aux
pieds comme un ver de terre. En domptant ainsi sa nature et en ornant
son âme de toutes les grâces de l’Esprit-Saint, elle accomplit cette
parole du prophète : ''Le roi sera épris de ta beauté''. Autant était étroite
la voie qu’elle suivit, autant furent grands les progrès qu’elle fit dans
la science des saints, et les longues années de la solitude partagées
entre la prière et la pénitence lui permirent de fournir une carrière
pleine de mérites.
 
 
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