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rapprochement et l’entente. La femme, avons-nous dit, est, avant tout, la compagne de l’homme ; mais qui dit compagne, aujourd’hui, dit associée. L’homme ne veut ni d’une servante ni d’une rivale : si même il ne se rend pas compte de ses besoins nouveaux, à cet égard, il est certain qu’il les ressent inconsciemment ; ce sont les conditions de la vie moderne, les gains successifs de la civilisation qui les lui font éprouver. Or, après lui avoir fourni des servantes, voici qu’on travaille a lui créer des rivales ; mais qui donc pense à lui préparer des associées ?
rapprochement et rcntenlc. La femme, avons-nous
dit, est, avant tout, la • compagne de
l’homme ; mais qui dit compagne, aujourd’hui,
dit associée. L’homme ne veut ni d’une servante
ni d’une rivale : si même il ne se rend
pas compte de ses besoins nouveaux, à cet
égard, il est certain qu’il les ressent inconsciemment ;
ce sont les conditions de la vie moderne,
les gains successifs de la civiUsation qui
les lui font éprouver. Or, après lui avoir fourni
des servantes, voici qu’on travaille a lui créer
des rivales ; mais qui donc pense à lui préparer
des associées ?


Il faut laisser à l’ouragan féministe le temps de passer, car la fougueuse ardeur de quelques apôtres en a décidément fait un ouragan<ref name=p284>Bien que m’étant constamment abstenu d’émailler ce livre de citations, je ne puis résister au désir de copier ce passage d’une lettre de {{Mme}} Clémence Royer, qui me tombe sous les yeux, tandis que je rédige le présent chapitre : « Le mariage, avec la filiation en ligne masculine, a pour condition l’emprisonnement de la femme dans le harem comme celui des cavales dans l’écurie ; encore faut-il que les palefreniers soient eunuques. » Et pour détruire ce fâcheux état de choses, {{Mme}} Clémence Royer pense qu’il faudra « l’incendie général de tout ce qui a été écrit depuis que l’écriture a été inventée ». Quand on lit sous une signature, d’ailleurs si éminente, une pareille lettre, on a le droit de parler d’ouragan et de croire qu’il sera passager.</ref>, qui
Il faut laisser à l’ouragan féministe le temps de passer, car la fougueuse ardeur de quelques apôtres en a décidément fait un ouragan<ref name=p284>Bien que m’étant constamment abstenu d’émailler ce livre de citations, je ne puis résister au désir de copier ce passage d’une lettre de {{Mme}} Clémence Royer, qui me tombe sous les yeux, tandis que je rédige le présent chapitre : « Le mariage, avec la filiation en ligne masculine, a pour condition l’emprisonnement de la femme dans le harem comme celui des cavales dans l’écurie ; encore faut-il que les palefreniers soient eunuques. » Et pour détruire ce fâcheux état de choses, {{Mme}} Clémence Royer pense qu’il faudra « l’incendie général de tout ce qui a été écrit depuis que l’écriture a été inventée ». Quand on lit sous une signature, d’ailleurs si éminente, une pareille lettre, on a le droit de parler d’ouragan et de croire qu’il sera passager.</ref>, qui