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pas davantage pour se créer des titres à l’indépendance.
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Ces titres, l’Europe ne saurait les reconnaître et il ne faut pas être grand prophète pour prédire qu’elle ne les reconnaîtra pas. C’est la prétention des Serbes et des Roumains de Hongrie de ne point comparaître devant les officiers de l’état civil magyar, qui a mis en échec, à Budapest, la loi du mariage civil. De telles prétentions sont inadmissibles, parce qu’elles rendraient tout gouvernement impossible. Confinant à la Serbie et à la Roumanie, qui sont des {{corr|Etats|États}} indépendants, la Hongrie ne peut permettre que la langue serbe et la langue roumaine prennent pied chez elle au même titre que la langue magyare. Autant lui demander de renier son histoire et d’abdiquer son rang. Elle ne le fera pas et on ne saurait l’y contraindre, car elle a derrière elle un appui considérable, c’est l’Allemagne. L’alliance allemande est, pour elle, dans la force des choses ; l’intérêt — un intérêt vital — la conseille et aucun sentiment ne vient à la traverse. Le contact germanique a presque toujours été, pour les Magyars, salutaire et fécond.
Ces titres, l’Europe ne saurait les reconnaître et il ne faut pas être grand
prophète pour prédire qu’elle ne les reconnaîtra pas. C’est la prétention des
Serbes et des Roumains de Hongrie de ne point comparaître devant les
officiers de l’état civil magyar, qui a mis en échec, à Budapest, la loi du
mariage civil. De telles prétentions sont inadmissibles, parce qu’elles rendraient
tout gouvernement impossible. Confinant à la Serbie et à la Roumanie,
qui sont des Etats indépendants, la Hongrie ne peut permettre que
la langue serbe et la langue roumaine prennent pied chez elle au même
titre que la langue magyare. Autant lui demander de renier son histoire
et d’abdiquer son rang. Elle ne le fera pas et on ne saurait l’y contraindre,
car elle a derrière elle un appui considérable, c’est l’Allemagne. L’alliance
allemande est, pour elle, dans la force des choses ; l’intérêt — un intérêt
vital — la conseille et aucun sentiment ne vient à la traverse. Le contact
germanique a presque toujours été, pour les Magyars, salutaire et fécond.