« Marcel Bertrand (Pierre Termier) » : différence entre les versions

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plissé'' ''l’écorce'' ''terrestre'' ''et'' ''sur'' ''le'' ''rôle'' ''des'' ''déplacements'' ''horizontaux'', Mémoire qui est une monographie des plis couchés de la Provence et une comparaison de ces plis couchés avec ceux que l’on a décrits depuis peu dans les Alpes, dans les Pyrénées, dans les anciennes chaînes ; et il reçoit de l’Académie le prix Vaillant en récompense de ce livre admirable. En 1891, il est président de la Société géologique, dirige, au mois d’octobre, les excursions de la Réunion extraordinaire en Provence, et a la joie, difficilement comparable, d’expliquer à des géologues la structure de la contrée qu’il a si patiemment et si péniblement étudiée et comprise, de leur montrer, un par un, les phénomènes qu’il a lui-même observés, de répondre victorieusement à toutes leurs objections, et de produire peu à peu la conviction chez la plupart de ses compagnons de courses, en dépit d’une contradiction ardente qui ne désarme que le dernier jour.
 
Il a commencé en 1889, après la mort de Charles Lory, l’étude des Alpes de Savoie, et il y revient chaque année, explorant d’abord la Maurienne, puis la Tarentaise, et dessinant les contours des feuilles Saint-Jean-de-Maurienne, Bonneval et Tignes de la Carte géologique détaillée. En 1891, dans les premiers jours d’août, il a failli périr au fond d’une crevasse du glacier de Rhêmes, ayant été imprudemment engagé sans corde, par son guide, dans la traversée de ce glacier, et s’étant laissé choir dans l’écroulement d’un pont de neige <ref name=p21>« Imagine-toi ― écrit-il le 5 août 1891 à Mme Bertrand ― que je suis tombé dans une crevasse et que je suis resté un peu plus d’une heure, à 13 mètres de profondeur, pris entre deux parois de glace, et libre d’admirer la beauté des reflets bleus et des stalactites. On m’en a tiré, puisque je t’écris, sans rien de cassé, sans autre mal que quelques égratignures faites par les glaçons que détachait la corde pendant qu’on me remontait... La neige a cédé brusquement quand j’ai passé dans les traces du guide... J’ai senti mes jambes s’enfoncer, puis je n’ai plus eu conscience de rien qu’en me retrouvant au fond, heureusement dans une position verticale, les pieds dans l’eau et retenu par les coudes et les épaules... Je ne te dirai pas qu’on soit bien dans une crevasse ; mais, comme j’ai eu tout le temps pleine confiance d’en sortir, je n’ai pas passé une heure aussi atroce qu’on pourrait s’imaginer... R... est resté au haut de la crevasse (pendant que le guide allait chercher du secours), bien plus angoissé et malheureux que moi, me faisant une conversation un peu dénuée d’intérêt, mais enfin m’empêchant d’être seul. A tout hasard, je lui avais enjoint, s’il m’arrivait malheur, de t’écrire que j’avais pensé à toi au fond de ma crevasse. J’espère qu’en aucun cas tu n’en aurais douté... » ― Sauf quelques douleurs et raideurs dans les mollets, Marcel Bertrand ne garda de cette aventure aucune infirmité. Il resta le marcheur infatigable qu’il était auparavant, et c’est dans les années 1892 et 1893 qu’il fit, dans les Alpes, ses plus grandes courses et ses tournées les plus fatigantes.</ref>. Mais il
 
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