« Les Contes du lundi/Maison à vendre » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Daudet - Contes du lundi, Lemerre, 1880.djvu/291]]==
 
 
Au-dessus de la porte, une porte de bois mal jointe, qui laissait se mêler, dans un grand intervalle, le sable du jardinet et la terre de la route, un écriteau était accroché depuis longtemps, immobile dans le soleil d’été, tourmenté, secoué au vent d’automne : Maison à vendre, et cela semblait dire aussi maison abandonnée, tant il y avait de silence autour.
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On avait bâti un étage, renouvelé les palissades et dans ce petit coin remis à neuf, sentant encore la peinture, un piano jouait à toute volée des quadrilles connus et des polkas de bals publics. Ces airs de danse, qui tombaient sur la route et faisaient chaud à entendre, mêlés à la grande poussière de juillet, ce tapage de grosses fleurs, de grosses dames, cette gaieté débordante et triviale me serraient le cœur. Je pensais au pauvre vieux qui se promenait là si heureux, si tranquille ; et je me le figurais à Paris, avec son chapeau de paille, son dos de vieux jardinier, errant au fond de quelque arrière-boutique ; ennuyé, timide, plein de larmes, pendant que sa bru triomphait dans un comptoir neuf, où sonnaient les écus de la petite maison.
 
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