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n’est-il pas de nous donner un exposé
n’est-il pas de nous donner un exposé
du système cartésien, mais bien plutôt
du système cartésien, mais bien plutôt
de démontrer cette thèse dogmatique,
de démontrer cette thèse dogmatique,
« que tout le relativisme de Kant a été
« que tout le relativisme de Kant a été
connu de Descartes, et qu’il s’est dégagé
connu de Descartes, et qu’il s’est dégagé
de cette prison intellectuelle par l’effort
de cette prison intellectuelle par l’effort
bien dirigé de l’intelligence elle-même,
bien dirigé de l’intelligence elle-même,
sans appeler à l’aide la Vie, ou la Nature,
sans appeler à l’aide la Vie, ou la Nature,
ou la Volonté » (p. 8). En disant que tout
ou la Volonté » (p. 8). En disant que tout
le relativisme de Kant a été connu de
le relativisme de Kant a été connu de
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couronne l’affirmation du Moi, substance
couronne l’affirmation du Moi, substance
pensante. Comment ne pas apercevoir
pensante. Comment ne pas apercevoir
ce qu’une telle assimilation a d’artificiel ?
ce qu’une telle assimilation a d’artificiel ?
Il faudrait, pour l’admettre, confondre
Il faudrait, pour l’admettre, confondre
scepticisme et relativisme. Ce qui
scepticisme et relativisme. Ce qui
est vrai, c’est que Descartes et Kant ont
est vrai, c’est que Descartes et Kant ont
connu et dépassé le scepticisme, mais
connu et dépassé le scepticisme, mais
alors que Descartes en sort par le dogmatisme,
alors que Descartes en sort par le dogmatisme,
Kant en sort par le relativisme.
Kant en sort par le relativisme.
La première et la deuxième. ''Méditations métaphysiques''
ne contiennent pas la ''Critique de la raison pure'' ; elles contiennent
seulement quelques-unes des difficultés
que prétendra résoudre le relativisme
kantien. En réalité Descartes n’a rien
connu du criticisme de Kant. Alors que
la critique kantienne porte sur nos facultés
de connaître, celle de Descartes porte
uniquement sur la méthode qu’il conviendra
de suivre pour en bien user. Non
seulement, cela est vrai, mais encore
c’est une des pièces fondamentales du
système ; Descartes lui-même nous avertit
à maintes reprises que le doute méthodique
s’étend à tout, sauf à notre entendement.
Si Descartes avait réellement posé
le problème critique, il ne serait rendu
impossible l’affirmation du ''Cogito'', et c’est
le {{Dr}} Bourdin qui aurait en raison. Il faut
laisser à Kant ce qui appartient à Kant.
On peut dire que Descartes a traversé
l’idéalisme sans le savoir ; on peut encore
dire, sauf un certain nombre de réserves,
qu’il a consciemment traversé le scepticisme,
mais aucun texte ne permet de
supposer qu’il ait connu et dépassé le
relativisme kantien.


Est-ce a dire qu’il n’y ait aucun profit
à retirer du livre de M. Denys Cochin ?
Telle n’est pas notre pensée. L’auteur
aime Descartes ; il pense que sa métaphysique
intellectualiste résout avec profondeur
les problèmes que résolvent
moins heureusement nos philosophes
contemporains. Sa doctrine du vrai et du
bien l’emporte sur le pragmatisme de
James ou le sociologisme de M. Durkheim ;
sa physique rigoureusement mécaniste
l’emporte sur le contingentisme de M. Boutroux
et l’évolution créatrice de M. Bergson.




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La première et la deuxième. MédilaliqnSL
mélaphij.iique.1 ne contiennent pasla. OtWque
dp la raison pure; elles- contiennent:
seulement quelques-unes des- difficultés
que prétendra résoudre le .relativisme
Uanlien. En réalité Descartes ̃ n’a, rien
connu du criticisme de Kant. Alors que
la critique kantienne porte sur nosfacûl-:tés
de connaître, celle de Descartes p’ortft
uniquement sur laméthode qu’il convien,dra
de. suivre, pour- en bien user. Non.
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c’est une de.s. pièces fondamentales, du.
système’; Descartes lui-même nous avertit
à maintes reprises que le doute méthodique
s’étend à tout, sauf à notre entendement.
Si Descartes avait réellement posé
le probjèrne: critique, il ne serait rendu
impossible l’affirmation du Cooito, et c’est
le D.ï- Bourdinqui aurait en raison. 11 faut
laisser à Kant ce qui appartient à Kant.
On peut dire que Descartes a traversé
l’idéalisme sans le.savoir; on peut encore
dire, sauf un certain nombre de réserves,
qu’il a consciemment traversé le scepticisme,
mais aucun texte ne permet de
supposer’ qu’il ait connu- et dépassé le
relativismi’e kantien.



Est-ce a dire qu’il n’y ait aucun profit
Ces thèses sont exposées et défendues en
à retirer du livre de M. Denys Gochin?
quelques— chapitres, à la fois sobres et
Telle n’est pas notre pensée. L’auteur
aime Descartes.; il pense que sa métaphysique
intellectualiste résout avec pro-
.fondeur, les:, problèmes que résolvent
moins heureusement nos philosophes
contemporains. Sa doctrine du vrai et du
bien’ l’emporte sur le pragmatisme de
James o.u.le sociologisme de M. Durkbeim
sa physique rigoureusem ent mécanislc
l’emporte ’sur le contingentisme de M.,BoutrDux.
etl’.é’yplution. créatricedeM. Bergson.
Ces thèses sont exposées et défendues en
quelques- chapitres, à la fois sobres et
vivants, qui constituent sans aucun-doute
vivants, qui constituent sans aucun-doute
"̃ lameilleure partie .du livre (chapitres vi
"̃ lameilleure partie.du livre (chapitres vi
et ix-xih). On y trouvera des formules
et ix-xih). On y trouvera des formules
heureuses, des comparaisons spirituelles,
heureuses, des comparaisons spirituelles,
de bonnes descriptions de tableaux et
de bonnes descriptions de tableaux et
¥ des. allusions discrètes à l’affaire des
¥ des. allusions discrètes à l’affaire des
fiches, comme aussi à l’Alîaire, tout
fiches, comme aussi à l’Alîaire, tout
court, et’ encore à M. Clemenceau et à
court, et’encore à M. Clemenceau et à
Msr Montagnini on peut lire ce livre
Msr Montagnini on peut lire ce livre
aimable. il. introduira le lecteur dans la
aimable. il. introduira le lecteur dans la
r "conversation d’un lionnêle homme et d’un
r "conversation d’un lionnêle homme et d’un
esprit parfaitement cultivé; mais il ne
esprit parfaitement cultivé ; mais il ne
fera pas oublier cet autre Descartes, si
fera pas oublier cet autre Descartes, si
plein d’idées et d’interprétalions profondes,
plein d’idées et d’interprétalions profondes,
écrit en une langue ferme, forte
écrit en une langue ferme, forte
{̃̃’ et véritablement cartésienne celui de
{̃̃’et véritablement cartésienne celui de
t ..notre maître Hamelin, qui ne fut pas
t..notre maître Hamelin, qui ne fut pas
membre de l’Académie, française.
membre de l’Académie, française.
r La Question du « Contrat social ».
r La Question du « Contrat social ».
Nouvelle: contribution sur les rapports de
Nouvelle:contribution sur les rapports de
S^ J-J- Rousseau atec les encyclopédistes,
S^ J-J— Rousseau atec les encyclopédistes,
par, ALBERT. SohiSz. 1 vol. in-8 de 49 p.,
par, ALBERT. SohiSz. 1 vol. in-8 de 49 p.,
f Paris, A.; Golin (s. d.). – La philosophie
f Paris, A.; Golin (s. d.). – La philosophie
|: politique de Rousseau a donné lieu à des
| : politique de Rousseau a donné lieu à des
interprétations. fort diverses. Tandis que
interprétations. fort diverses. Tandis que
i c.ertaihscritiq.ues,M.Lanson,M.Nourrisson
i c.ertaihscritiq.ues, M.Lanson, M.Nourrisson
s .et M. Dreyfus-Bi’isac notam’ment, affirment t
s.et M. Dreyfus-Bi’isac notam’ment, affirment t
l’unité de. l’œuvre, d’autres au contraire
l’unité de. l’œuvre, d’autres au contraire
e. parmi lesquels J. Morley, Beaudouin,
e. parmi lesquels J. Morley, Beaudouin,
-1 Champion, croient à une dualité ifréduc-
-1 Champion, croient à une dualité ifréduc-