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Cependant, il a été impossible de soutenir que la production se soit ralentie et même qu’elle soit demeurée stationnaire. Tout ce qu’on a pu prétendre, en s’appuyant sur les tableaux de M. Sauerback, c’est que l’accroissement de la production générale n’a été, dans les quinze dernières années, que de 1,08 pour 100, tandis qu’il avait été de 2,08 pour 100 pendant la période précédente. Or, il est à peine besoin de faire observer que plus le point de départ que l’on prend est élevé, plus le tantième d’accroissement que l’on constate représente une augmentation considérable. Il suffit, d’ailleurs, de prendre les statistiques des principaux pays manufacturiers pour constater que certaines industries, celles du fer, du coton, de la laine, de la soie, etc., produisent aujourd’hui des quantités déplus en plus considérables, et la consommation croissante de la houille ne correspond pas, assurément, à un ralentissement de la production générale.
Cependant, il a été impossible de soutenir que la production se soit ralentie et même qu’elle soit demeurée stationnaire. Tout ce qu’on a pu prétendre, en s’appuyant sur les tableaux de M. Sauerback, c’est que l’accroissement de la production générale n’a été, dans les quinze dernières années, que de 1,08 pour 100, tandis qu’il avait été de 2,08 pour 100 pendant la période précédente. Or, il est à peine besoin de faire observer que plus le point de départ que l’on prend est élevé, plus le tantième d’accroissement que l’on constate représente une augmentation considérable. Il suffit, d’ailleurs, de prendre les statistiques des principaux pays manufacturiers pour constater que certaines industries, celles du fer, du coton, de la laine, de la soie, etc., produisent aujourd’hui des quantités de plus en plus considérables, et la consommation croissante de la houille ne correspond pas, assurément, à un ralentissement de la production générale.


Est-il admissible, comme le soutiennent certaines personnes, que le mal provienne de la disette des instrumens d’échange et que le remède soit de mettre une plus grande quantité d’espèces en circulation ? L’assertion paraît singulière lorsqu’on réfléchit au chômage des énormes masses métalliques, entassées dans les caisses des banques. Dans les pays civilisés, où le crédit est la base universelle des transactions, le rôle du numéraire, de l’or aussi bien que de l’argent, a singulièrement diminué : les espèces métalliques ne servent plus que d’appoint : elles ont été supplantées par les billets de banque, les chèques, les viremens et autres instrumens de crédit. Le rapport de la Banque de France, pour l’exercice 1886, constate que la proportion des billets de banque dans les opérations de l’année avait été de 52 pour 100, celle des autres instrumens de crédit de 43 1/2 pour 100, celle du numéraire de 4 1/2 pour 100 seulement. Frappé de ces chiffres, l’un des directeurs de la Banque d’Angleterre, M. F.-W. Birch, demanda à la Banque d’Angleterre la statistique des paiemens effectués pendant une semaine prise au hasard. Voici le résultat sur une moyenne quotidienne de 4,445,000 livres sterling : les instrumens de crédit représentaient 87 1/2 pour 100, les billets de banque 12 1/4 pour 100, et le numéraire 1/4 pour 100. Il y avait eu une journée où sur un ensemble de paiemens montant à 4,775,593 livres sterling, on n’avait payé en numéraire que 4,632 livres sterling. Les opérations des banques particulières donnent des résultats analogues. En relevant les opérations d’un mois, en 1887, MM. Glyn ont constaté que la moyenne des paiemens en numéraire effectués par an avait été de 4 1/2 pour 1000 contre 3 pour 1000 à la Banque d’Angleterre. Or, en 1881, à la suite de recherches minutieuses,
Est-il admissible, comme le soutiennent certaines personnes, que le mal provienne de la disette des instrumens d’échange et que le remède soit de mettre une plus grande quantité d’espèces en circulation ? L’assertion paraît singulière lorsqu’on réfléchit au chômage des énormes masses métalliques, entassées dans les caisses des banques. Dans les pays civilisés, où le crédit est la base universelle des transactions, le rôle du numéraire, de l’or aussi bien que de l’argent, a singulièrement diminué : les espèces métalliques ne servent plus que d’appoint : elles ont été supplantées par les billets de banque, les chèques, les viremens et autres instrumens de crédit. Le rapport de la Banque de France, pour l’exercice 1886, constate que la proportion des billets de banque dans les opérations de l’année avait été de 52 pour 100, celle des autres instrumens de crédit de 43 1/2 pour 100, celle du numéraire de 4 1/2 pour 100 seulement. Frappé de ces chiffres, l’un des directeurs de la Banque d’Angleterre, M. F.-W. Birch, demanda à la Banque d’Angleterre la statistique des paiemens effectués pendant une semaine prise au hasard. Voici le résultat sur une moyenne quotidienne de 4,445,000 livres sterling : les instrumens de crédit représentaient 87 1/2 pour 100, les billets de banque 12 1/4 pour 100, et le numéraire 1/4 pour 100. Il y avait eu une journée où sur un ensemble de paiemens montant à 4,775,593 livres sterling, on n’avait payé en numéraire que 4,632 livres sterling. Les opérations des banques particulières donnent des résultats analogues. En relevant les opérations d’un mois, en 1887, MM. Glyn ont constaté que la moyenne des paiemens en numéraire effectués par an avait été de 4 1/2 pour 1000 contre 3 pour 1000 à la Banque d’Angleterre. Or, en 1881, à la suite de recherches minutieuses,