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vastes champs. Là ondulaient les magnifiques épis d’un blé très haut sur tige, très long de chaume ; là s’étendaient quelques plantations de ce « koukouroutz », qui est le maïs du pays. Le chemin conduisait à la lisière d’une forêt de pins et de sapins, aux dessous frais et sombres. Plus bas, la Sil promenait son cours lumineux, filtré par le cailloutis du fond, et sur lequel flottaient les billes de bois débitées par les scieries de l’amont.
vastes champs. Là ondulaient les magnifiques épis d’un blé très
haut sur tige, très long de chaume ; là s’étendaient quelques
plantations de ce « koukouroutz », qui est le maïs du pays. Le chemin
conduisait à la lisière d’une forêt de pins et de sapins, aux
dessous frais et sombres. Plus bas, la Sil promenait son cours lumineux,
filtré par le cailloutis du fond, et sur lequel flottaient les
billes de bois débitées par les scieries de l’amont.


Chiens et moutons s’arrêtèrent sur la rive droite de la rivière et se mirent à boire avidement au ras de la berge, en remuant le fouillis des roseaux.
Chiens et moutons s’arrêtèrent sur la rive droite de la rivière et se
mirent à boire avidement au ras de la berge, en remuant le fouillis des
roseaux.


Werst n’était plus qu’à trois portées de fusil, au-delà d’une épaisse saulaie, formée de francs arbres et non de ces têtards rabougris, qui touffent à quelques pieds au-dessus de leurs racines. Cette saulaie se développait jusqu’aux pentes du col de Vulkan, dont le village, qui porte ce nom, occupe une saillie sur le versant méridional des massifs du Plesa.
Werst n’était plus qu’à trois portées de fusil, au-delà d’une épaisse
saulaie, formée de francs arbres et non de ces têtards rabougris, qui
touffent à quelques pieds au-dessus de leurs racines. Cette saulaie se
développait jusqu’aux pentes du col de Vulkan, dont le village, qui
porte ce nom, occupe une saillie sur le versant méridional des massifs
du Plesa.


La campagne était déserte à cette heure. C’est seulement à la nuit tombante que les gens de culture regagnent leur foyer, et Frik n’avait pu, chemin faisant, échanger le bonjour traditionnel. Son troupeau désaltéré, il allait s’engager entre les plis de la vallée, lorsqu’un homme apparut au tournant de la Sil, une cinquantaine de pas en aval.
La campagne était déserte à cette heure. C’est seulement à la nuit
tombante que les gens de culture regagnent leur foyer, et Frik
n’avait pu, chemin faisant, échanger le bonjour traditionnel. Son
troupeau désaltéré, il allait s’engager entre les plis de la vallée,
lorsqu’un homme apparut au tournant de la Sil, une cinquantaine de
pas en aval.


Eh ! l’ami ! » cria-t-il au pâtour.
« Eh ! l’ami ! » cria-t-il au pâtour.


C’était un de ces forains qui courent les marchés du comitat. On les rencontre dans les villes, dans les bourgades, jusque dans les plus modestes villages. Se faire comprendre n’est point pour les embarrasser : ils parlent toutes les langues. Celui-ci était-il italien, saxon ou valaque ? Personne n’eût pu le dire ; mais il était juif, juif polonais, grand, maigre, nez busqué, barbe en pointe, front bombé, yeux très vifs.
C’était un de ces forains qui courent les marchés du comitat.
On les rencontre dans les villes, dans les bourgades, jusque dans
les plus modestes villages. Se faire comprendre n’est point pour les
embarrasser : ils parlent toutes les langues. Celui-ci était-il italien,
saxon ou valaque ? Personne n’eût pu le dire ; mais il était juif, juif
polonais, grand, maigre, nez busqué, barbe en pointe, front bombé,
yeux très vifs.


Ce colporteur vendait des lunettes, des thermomètres, des baromètres et de petites horloges. Ce qui n’était pas renfermé dans la balle assujettie par de fortes bretelles sur ses épaules, lui pendait
Ce colporteur vendait des lunettes, des thermomètres, des baromètres
et de petites horloges. Ce qui n’était pas renfermé dans la
balle assujettie par de fortes bretelles sur ses épaules, lui pendait