« Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1909.djvu/7 » : différence entre les versions

État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 41 : Ligne 41 :
par {{sc|Pierre Rousselot}}. 1 vol. in-8 de
par {{sc|Pierre Rousselot}}. 1 vol. in-8 de
{{romain|xxv}}-256 p. Paris, Alcan, 1908. — L’auteur
{{romain|xxv}}-256 p. Paris, Alcan, 1908. — L’auteur
étudie le principe central de l’intellectualisme

de saint Thomas. L’intelligence













étudie le principe central de l’intellec— u
tualisme de saint Thomas. L’intelligence d
est conçue par ce théologien comme une
est conçue par ce théologien comme une
vie, et comme ce qu’il y a de plus par— 1<
vie, et comme ce qu’il y a de plus parfait
fait dans la vie’. Elle est la faculté de : t]
dans la vie. Elle est la faculté de
l’être ; elle est en soi et elle possède ce ti
l’être ; elle est en soi et elle possède ce
qui est autre qu’elle-même en le deve— d
qui est autre qu’elle-même en le devenant.
nant. Elle ne doit donc pas, en sa forme s
Elle ne doit donc pas, en sa forme
essentielle, être définie faculté de dis— n
essentielle, être définie faculté de discerner,
cerner, d’enchaîner, d’ordonner, de dé— e
d’enchaîner, d’ordonner, de déduire,
duire, d’assigner les causes ou les raisons s
d’assigner les causes ou les raisons
des choses ; son œuvre est de les capter q
des choses ; son œuvre est de les capter
en elle-même. Elle atteint l’être dans son q
en elle-même. Elle atteint l’être dans son
fond ; et la vision béatifique, l’appréhen— b
fond ; et la vision béatifique, l’appréhension
sion de l’être infini, est œuvre d’intelli— p
de l’être infini, est œuvre d’intelligence.
gence. Ainsi ce n’est point, comme l’ont li
Ainsi ce n’est point, comme l’ont
voulu d’autres scolastiques, par un acte 1’
voulu d’autres scolastiques, par un acte
de volonté, c’est par un acte d’intelli— p
de volonté, c’est par un acte d’intelligence,
gence, que l’âme humaine s’élève à la ti
que l’âme humaine s’élève à la
suprême réalité. p
suprême réalité.


Mais si l’intellectualité de l’homme p
Mais si l’intellectualité de l’homme
repose sur l’intelligence ainsi comprise,
repose sur l’intelligence ainsi comprise,
dans son usage ordinaire elle lui est infé^rieure
dans son usage ordinaire elle lui est inférieure :
elle est Raison et non pas intellect.
elle est Raison et non pas intellect.
Intellect dit l’intime pénétration de
Intellect dit l’intime pénétration de
la vérité, et Raison, recherche et discours
la vérité, et Raison, recherche et discours
(58). Intellect et raison s’opposent
(58). Intellect et raison s’opposent
et s’impliquent Necessitas rationis est
et s’impliquent : ''Necessitas rationis est ex defectu intellectus ; certitudo rationis est ex intellectu''. Mais en un sens le discours
rationnel imite l’unité de l’intelligence :
ex defectu intellectus ; certitude rationis
''Quod non potest effici per unum, fiat aliqualiter per plura''.
est e& intellcctu. Mais en un sens le discours
rationnel imite l’unité de l’intelligence
Quod non potest effici per unum,
fiât aliqualiler per plura.


L’auteur étudie dans une série de chapitres
L’auteur étudie dans une série de chapitres
bien documentés la spéculation
bien documentés la spéculation
humaine etles succédanés del’iritellection
humaine et les succédanés de l’intellection
pure. Nous ne le suivrons pas dans cette
pure. Nous ne le suivrons pas dans cette
analyse. Bornons-nous à signaler deux
analyse. Bornons-nous à signaler deux
idées importantes qui sont comme les— °
idées importantes qui sont comme les
thèmes principaux de son travail et qui
thèmes principaux de son travail et qui
sont soutenues par une sérieuse étude de
sont soutenues par une sérieuse étude de
Ligne 108 : Ligne 91 :
l’étude du système thomiste le prouve,
l’étude du système thomiste le prouve,
l’intelligence est essentiellement le sens
l’intelligence est essentiellement le sens
du réel et cela parce qu’elle— est le sens
du réel et cela parce qu’elle est le sens
du divin. D’autre part ce même antiintellectualisme
du divin. D’autre part ce même anti-intellectualisme
reproche à la scolastique
reproche à la scolastique

de substituer à la religion même entendue
de substituer à la religion même entendue
comme vie, des énoncés dogmatiques
comme vie, des énoncés dogmatiques
Ligne 123 : Ligne 105 :
lui reconnaissait qu’une valeur de symbole
lui reconnaissait qu’une valeur de symbole
utile aux mœurs, on mentirait à la nature
utile aux mœurs, on mentirait à la nature
de l’intelligence » (p. xiv).
de l’intelligence » (p. {{romain|xiv}}).


Cette seconde thèse est développée dans
Cette seconde thèse est développée dans
le chapitre v (Systèmes et Symboles). La
le chapitre {{romain|v}} (Systèmes et Symboles). La
théologie thomiste n’est pas un aristotélisme
théologie thomiste n’est pas un aristotélisme
théologique. L’expression du
théologique. L’expression du

dogme en fonction d’une philosophie
dogme en fonction d’une philosophie
supposée adéquate aux choses d’ici bas,
supposée adéquate aux choses d’ici bas,
Ligne 137 : Ligne 118 :
quelque chose des sciences philosophiques,
quelque chose des sciences philosophiques,
non qu’elle en ait absolument
non qu’elle en ait absolument

besoin, mais pour manifester mieux ses
besoin, mais pour manifester mieux ses
propres notions (1 q. 1 a. 5 ad 2). « Elle
propres notions » (1 q. 1 a. 5 ad 2). « Elle
laisse ouverte la question de l’emploi, dans
laisse ouverte la question de l’emploi, dans
l’œuvre théologique, de telle ou telle
l’œuvre théologique, de telle ou telle
philosophie hors la véritable cette question,
philosophie hors la véritable : cette question,
saint Thomas semble la résoudre en
saint Thomas semble la résoudre en
pratique par ses fréquentes allusions au
pratique par ses fréquentes allusions au
platonisme de.certains Pères, lesquelles
platonisme de certains Pères, lesquelles