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Oui. Je sais bien que c'est par une aube d'automne
Oui. Je sais bien que c’est par une aube d’automne
Que la mort vous a pris. Mais tout mon cœur s'étonne
Que la mort vous a pris. Mais tout mon cœur s’étonne
Au sombre souvenir de ce matin de deuil.
Au sombre souvenir de ce matin de deuil.
Pourtant je vous ai vu, et dans votre cercueil
Pourtant je vous ai vu, et dans votre cercueil
Mêlé pieusement près de votre visage
Mêlé pieusement près de votre visage
A vos cheveux d'argent l'or pourpré des feuillages ;
A vos cheveux d’argent l’or pourpré des feuillages ;
Ceux-là dont vous aimiez les arbres entre tous…
Ceux-là dont vous aimiez les arbres entre tous…
Et nous avons longtemps pleuré tout près de vous.
Et nous avons longtemps pleuré tout près de vous.


Et cependant, jamais vous n'êtes mort, mon Père !
Et cependant, jamais vous n’êtes mort, mon Père !
Vous n'avez pas cessé depuis celte heure amère
Vous n’avez pas cessé depuis celte heure amère
De chérir votre enfant, de la suivre en tout lieu,
De chérir votre enfant, de la suivre en tout lieu,
Et sa bouche jamais ne vous a dit adieu.
Et sa bouche jamais ne vous a dit adieu.
Toujours auprès de moi votre chère présence
Toujours auprès de moi votre chère présence
M'ordonne en souriant la tendre obéissance
M’ordonne en souriant la tendre obéissance
À ce que vous aimiez : des poètes aux fleurs.
À ce que vous aimiez : des poètes aux fleurs.
Vous êtes là, les jours de joie ou de douleur,
Vous êtes là, les jours de joie ou de douleur,
Ne ménageant jamais cette large lumière
Ne ménageant jamais cette large lumière
Dont vous embellissiez les choses coutumières ;
Dont vous embellissiez les choses coutumières ;
Vous êtes là, lorsque lisant un livre ami
Vous êtes là, lorsque lisant un livre ami
Je sens se réveiller mon esprit endormi ;
Je sens se réveiller mon esprit endormi ;
Vous êtes là le long des promenades douces.
Vous êtes là le long des promenades douces.
Fumant la pipe longue ou rêvant sur la mousse,
Fumant la pipe longue ou rêvant sur la mousse,