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{{d|{{sc|Victor<ref>Publiée en partie dans le livre de {{Mme}} Victor
{{d|{{sc|Victor<ref>Publiée en partie dans le livre de {{Mme}} Victor Hugo : ''Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie''. — Depuis 1808, le général Hugo vivait maritalement avec une pseudo-comtesse d’Almeg qui le suivait dans toutes ses campagnes, dans tous
Hugo : ''Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie''. — Depuis 1808, le général Hugo vivait maritalement avec une pseudo-comtesse d’Almeg qui le suivait dans toutes ses campagnes, dans tous
ses déplacements, ce qu’atteste la requête de {{Mme}} Hugo près le tribunal de Thionville, où elle
ses déplacements, ce qu’atteste la requête de {{Mme}} Hugo près le tribunal de Thionville, où elle
s’était rendue en mai 1814 avec son fils aîné Abel pour faire constater la conduite de son mari et
s’était rendue en mai 1814 avec son fils aîné Abel pour faire constater la conduite de son mari et
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ses deux plus jeunes enfants, Eugène et Victor, restés chez elle à Paris. Le général, qui défendait
ses deux plus jeunes enfants, Eugène et Victor, restés chez elle à Paris. Le général, qui défendait
alors Thionville contre les alliés, furieux de l’action que sa femme était venue intenter contre
alors Thionville contre les alliés, furieux de l’action que sa femme était venue intenter contre
lui, répliqua par une demande en divorce et, par représailles, fit apposer les scellés chez {{Mme}} Hugo, 2, rue des Vieilles-Thuileries, après avoir fait enlever par sa sœur, {{Mme}} Martin, Eugène et Victor de chez leur mère. Le bon M. Foucher, atterré par ce coup de force, écrivit aussitôt au général :<br>{{d|Paris, 18 juin 1814.|3}}« Mon général, je vous écris le cœur brisé. Hier soir, appelé chez {{Mme}} Hugo, j’y ai vu {{Mme}} Martin, qui, munie de votre procuration, s’empressait de faire apposer les scellés. Elle avait déjà fait conduire les enfants chez elle. Ce n’est point l’éclat fâcheux, le mauvais effet de cette scène qui m’afflige le plus. J’envisage le sort de vos jeunes garçons, livrés à {{Mme}} Martin dont vous connaissez mieux que moi le caractère, les manières et surtout le cœur... Oh ! mon général, si vous étiez le témoin du désespoir de vos malheureux enfants, si vous pouviez entrevoir le sort qui les attend, vous arrêteriez le cours désastreux que prend une désunion dont vous serez la principale victime… Je révère {{Mme}} Hugo. Je vous aime et vous estime. Il n’y aurait rien que je ne fisse pour vous réconcilier. Mais, encore une fois, si cela était impossible, demandez, de concert, une séparation de corps et de biens. Pourvoyez à l’entretien, à l’éducation, à l’avancement de vos trois enfants. Que des tribunaux n’aient pas à prononcer sur des accusations réciproques ! Que rien ne ternisse, mon général, la belle réputation militaire que vous vous êtes faite. Ayez confiance en moi... J’estime, mon cher général, que vos deux enfants d’ici sont mal, extrêmement mal, sous tous les rapports, dans l’endroit où ils se trouvent maintenant. Il doit entrer dans vos vues qu’en attendant le retour de {{Mme}} Hugo, vos enfants soient placés dans une bonne maison d’éducation. » — {{sc|Louis Guimbaud}}. — ''Souvenirs de Pierre Foucher.''<br>Le général céda aux conseils de Foucher quant à la séparation de corps substituée au divorce ; quand il revint de Thionville en septembre 1814, il mit ses enfants à la pension Decotte et Cordier, avec interdiction absolue de voir leur mère. {{Mme}} Martin était chargée de pourvoir à leur entretien. Et cela dura jusqu’en septembre 1818, {{Mme}} Hugo ayant obtenu en mai un jugement prononçant la séparation de corps et lui confiant la garde de ses enfants. On se rendra compte, par la lecture des lettres à leur père, des tracasseries, des humiliations que Victor et Eugène eurent à subir pendant ces quatre années d’internat.</ref>.}}|3}}
lui, répliqua par une demande en divorce et, par représailles, fit apposer les scellés chez
{{Mme}} Hugo, 2, rue des Vieilles-Thuileries, après avoir fait enlever par sa sœur, {{Mme}} Martin,
Eugène et Victor de chez leur mère. Le bon M. Foucher, atterré par ce coup de force,
écrivit aussitôt au général :<br>{{d|Paris, 18 juin 1814.|3}}<br>« Mon général, je vous écris le cœur brisé. Hier soir, appelé chez {{Mme}} Hugo, j’y ai vu {{Mme}} Martin,
qui, munie de votre procuration, s’empressait de faire apposer les scellés. Elle avait déjà fait conduire
les enfants chez elle. Ce n’est point l’éclat fâcheux, le mauvais effet de cette scène qui m’afflige le
plus. J’envisage le sort de vos jeunes garçons, livrés à {{Mme}} Martin dont vous connaissez mieux que moi
le caractère, les manières et surtout le cœur... Oh ! mon général, si vous étiez le témoin du désespoir
de vos malheureux enfants, si vous pouviez entrevoir le sort qui les attend, vous arrêteriez le cours
désastreux que prend une désunion dont vous serez la principale victime… Je révère {{Mme}} Hugo. Je
vous aime et vous estime. Il n’y aurait rien que je ne fisse pour vous réconcilier. Mais, encore une
fois, si cela était impossible, demandez, de concert, une séparation de corps et de biens. Pourvoyez à
l’entretien, à l’éducation, à l’avancement de vos trois enfants. Que des tribunaux n’aient pas à prononcer sur des accusations réciproques ! Que rien ne ternisse, mon général, la belle réputation militaire que vous vous êtes faite. Ayez confiance en moi... J’estime, mon cher général, que vos deux
enfants d’ici sont mal, extrêmement mal, sous tous les rapports, dans l’endroit où ils se trouvent</ref>.}}|3}}