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trop sévères pour lui de la vie romaine elle-même ! et contemplant sans aversion les splendeurs mondaines
trop sévères pour lui de la vie romaine elle-même ! et contemplant sans aversion les splendeurs mondaines<ref follow=p219>perdre l’esprit. Quelle preuve curieuse de la timidité du monachisme ! Voici des hommes qui font profession de préférer à la Terre le Ciel — se préparant à passer de l’une à l’autre — comme à la récompense de tout leur sacrifice présent ! Et voilà la façon dont ils reçoivent la première chance qui leur est offerte d’accomplir ce changement d’état.</p>

<p>« Évidemment l’impression de Carpaccio sur les moines doit être qu’ils étaient plus braves ou meilleurs que les autres hommes, mais qu’ils aimaient les livres, et les jardins, et la paix, et avaient peur de la mort, par conséquent reculaient devant les formes du danger qui étaient l’affaire des guerriers de la chevalerie, d’une façon quelque peu égoïste et mesquine.</p>

<p>« Il les regarde clairement dans leur rôle de chevaliers. Ce qu’il pourra nous dire ensuite de bien sur eux ne sera pas d’un témoin prévenu en leur faveur. Il nous en dit cependant quelque bien, même ici. L’arrangement, agréable dans la sauvagerie, des arbres ; les bâtiments pour les besoins religieux et agricoles disposés comme dans une exploitation américaine de défrichement, çà et là, comme si le terrain avait été préparé pour eux ; la grâce parfaite d’un art joyeux, pur, illuminant, remplissant chaque petit coin de corniche de la chapelle, d’un portrait de saint {{refl|(*)}}, enfin, et par-dessus tout, la parfaite bonté, la tendresse pour tous les animaux. N’êtes-vous pas, quand vous contemplez cet heureux spectacle, mieux en état de comprendre quelle sorte d’hommes furent ceux qui mirent à l’abri du tumulte des guerres les doux coins de prairies qu’arrosent vos propres rivières descendues des montagnes, à Bolton et Fountains, Furnest et Tintern ? Mais, du saint lui-même, Carpaccio n’a que du bien à vous dire. Les moines vulgaires étaient, du moins, des créatures inoffensives, mais lui est une créature forte et bienfaisante. « Calme, devant le lion ! » dit le Guide avec sa perspicacité habituelle, comme si, seul, le saint avait le courage d’affronter la bête furieuse, — un Daniel dans la fosse aux lions ! Ils pourraient aussi bien dire de la beauté vénitienne de Carpaccio qu’elle est calme devant le petit chien. Le saint fait entrer son nouveau favori comme il amènerait un agneau, et il exhorte vainement ses frères à ne pas être ridicules.</p>

<p>« L’herbe sur laquelle ils ont laissé tomber leurs livres est</ref>
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::{{refa|*}}<small>Voyez la partie du monastère qu’on aperçoit au loin, dans le tableau du lion, avec ses fragments de fresque sur le mur, sa porte couverte de lierre et sa corniche enluminée.</small>