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quatre contrées classiques, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Lydie. Il n’y a généralement pas d’autre terme opposé à gothique que classique ; je l’emploie volontiers par amour des divisions pratiques et de la clarté, bien que sa signification précise doive rester pour quelque temps encore indéterminée. Mettez bien seulement la géographie dans votre tête et la nomenclature se placera à son heure.
un fossé de 1.000 milles entre l’Europe et le désert, allant de Dantzick à Odessa.


12. En gros, vous avez la mer entre la Bretagne et l’Espagne, les Pyrénées entre la Gaule et l’Espagne, les Alpes entre la Germanie et l’Italie, le Danube entre la Dacie et la Grèce. Vous devez considérer tout ce qui est au sud du Danube comme Grec, diversement influencé par Athènes d’un côté et Byzance de l’autre ; puis de l’autre côté de la mer Egée, vous avez la vaste contrée absurdement appelée Asie Mineure (car nous pourrions tout aussi bien appeler la Grèce, l’Europe Mineure, ou la Cornouailles, l’Angleterre Mineure), mais dont il faut se souvenir comme étant la « Lydie » la contrée qui éveille la passion et tente par la richesse, qui enseigna aux Lydiens la mesure en musique et adoucit le langage grec sur les confins de l’Ionie, qui a donné à l’histoire ancienne tout ce qui se rattache à Troie, et à l’histoire chrétienne, la grandeur et le déclin des sept Églises<ref name="p199">« Elles » (les sept églises d’Éphèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée) sont bâties le long des collines, et par les plaines de Lydie, dessinant une large courbe comme un vol d’oiseaux ou comme un tourbillon de nuages, toutes en Lydie même ou sur la frontière, toutes de caractère essentiellement lydien, les plus enrichies d’or, les plus délicatement luxueuses, les plus doucement musicales, les plus tendrement sculptées des églises d’alors. En elles s’étaient réunis les talents et les félicités de l’Asiatique et du Grec. Si le dernier message du Christ eût été adressé aux églises</ref>.
11. Votre Europe ainsi enfermée par ce fossé dans un espace clair et distinct, vous aurez ensuite à fixer les frontières qui séparent les quatre contrées gothiques, la Bretagne, la Gaule, la Germanie et la Dacie, des quatre contrées classiques, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Lydie. Il n’y a généralement pas d’autre terme opposé à gothique que classique ; je l’emploie volontiers par amour des divisions pratiques et de la clarté, bien que sa signification précise doive rester pour quelque temps encore indéterminée. Mettez bien seulement la géographie dans votre tête et la nomenclature se placera à son heure.

12. En gros, vous avez la mer entre la Bretagne et l’Espagne, les Pyrénées entre la Gaule et l’Espagne, les Alpes entre la Germanie et l’Italie, le Danube entre la Dacie et la Grèce. Vous devez considérer tout ce qui est au sud du Danube comme Grec, diversement influencé par Athènes d’un côté et Byzance de l’autre ; puis de l’autre côté de la mer Egée, vous avez la vaste contrée absurdement appelée Asie Mineure (car nous pourrions tout aussi bien appeler la Grèce, l’Europe Mineure, ou la Cornouailles, l’Angleterre Mineure), mais dont il faut se souvenir comme étant la « Lydie » la contrée qui éveille la passion et tente par la richesse, qui enseigna aux Lydiens la mesure en musique et adoucit le langage grec sur les confins de l’Ionie, qui a donné à l’histoire ancienne tout ce qui se rattache à Troie, et à l’histoire chrétienne, la grandeur et le déclin des sept Églises<ref>« Elles » (les sept églises d’Ephèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée) sont bâties le long des collines, et par les plaines de Lydie, dessinant une large courbe comme un vol d’oiseaux ou comme un tourbillon de nuages, toutes en Lydie même ou sur la frontière, toutes de caractère essentiellement lydien, les plus enrichies d’or, les plus délicatement luxueuses, les plus doucement musicales, les plus tendrement sculptées des églises d’alors. En elles s’étaient réunis les talents et les félicités de l’Asiatique et du Grec. Si le dernier message du Christ eût été adressé aux églises de Grèce il n’eût été que pour l’Europe et pour une durée limitée. S’il eût été adressé aux églises de Syrie, il n’eût été que pour l’Asie et pour une durée limitée. Adressé à la Lydie, il est adressé à l’univers et pour toujours » (Fors Clavigere, lettre LXXXIV). Ce message du Christ aux sept églises — qui est longuement commenté dans le reste de la lettre — est contenu, comme l’on sait, dans les trois premiers chapitres de l’Apocalypse de saint Jean ou plus exactement dans le IIe et le IIIe chapitres. Dans le Ier, Jésus ordonne à saint Jean d’écrire aux anges des sept églises. Voir aussi sur les églises d’Asie Mineure, le beau livre de M. de Voguë. — (Note du Traducteur.)
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