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LIV

À FÉLICIEN CHAMPSAUR


Champsaur, n’êtes-vous pas, dites, de mon avis,
Et ne trouvez-vous pas ce monde bien immonde,
Je crois qu’oui, n’en voulant pour preuve sans seconde
Que le poivre et le sel où vous tenez confits,

Pour nos esprits charmés à qui c’est tous profits,
Vos vers d’âpre ironie et l’amère faconde
De cette prose où sous l’allure franche et ronde
Si souvent un sarcasme exquis nous a ravis.

Et vous avez raison, poète que vous êtes !
Marinons nos chagrins et saurons nos dégoûts
Et servons-les bien froids ; c’est rendre coup pour coups

À l’étrange société qui de nos têtes
Voulut faire son jeu de massacre et son but…
— Petit bonhomme vit encore et lui dit : Zut !