« Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 44.djvu/540 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « 536 REVUE DES DEUX MONDES. paysan et, le 22 juin, après une nuit de repos, prit la route de la Toscane, par l’évêché de Sarsina, en descendant le cours du Savio.... » |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
536 |
|||
REVUE DES DEUX MONDES. |
|||
paysan et, le 22 juin, après une nuit de repos, prit la route de |
paysan et, le 22 juin, après une nuit de repos, prit la route de |
||
la Toscane, par l’évêché de Sarsina, en descendant le cours du |
la Toscane, par l’évêché de Sarsina, en descendant le cours du |
||
Savio. La |
Savio. La journée, quoique pénible, s’annonçait assez bonne. Il |
||
avait déjà passé la rivière et espérait arriver, sans encombre, à |
avait déjà passé la rivière et espérait arriver, sans encombre, à |
||
Castelnuovo. Il était sur le territoire de Cesena, dans la région |
Castelnuovo. Il était sur le territoire de Cesena, dans la région |
||
du soufre, une des plus sinistres pierrailles de cette région, |
du soufre, une des plus sinistres pierrailles de cette région, |
||
lorsque, en traversant le lit d’un torrent dit le Borello, les cris : |
lorsque, en traversant le lit d’un torrent dit le ''Borello'', les cris : |
||
« |
« À mort ! à mort ! Tuez-les ! » éclatèrent dans le désert silencieux, poussés par une troupe de paysans armés qui attendaient |
||
⚫ | |||
cieux, poussés par une troupe de paysans armés qui attendaient |
|||
⚫ | |||
apparurent et les fugitifs n’eurent que le temps de jeter au |
apparurent et les fugitifs n’eurent que le temps de jeter au |
||
galop leurs montures. Mais ils étaient serrés de près |
galop leurs montures. Mais ils étaient serrés de près, les manans |
||
étaient déjà à une portée d’arbalète du duc; ils allaient le |
étaient déjà à une portée d’arbalète du duc ; ils allaient le |
||
joindre, quand le cheval d’un de ses compagnons glissa, et le |
joindre, quand le cheval d’un de ses compagnons glissa, et le |
||
malheureux fut entouré aussitôt d’un essaim d’égorgeurs. C’était |
malheureux fut entouré aussitôt d’un essaim d’égorgeurs. C’était |
||
le trésorier Gathelan : sa sacoche éventrée laissa |
le trésorier Gathelan : sa sacoche éventrée laissa rouler des |
||
pièces d’or qui éblouirent la racaille et la clouèrent sur place. |
pièces d’or qui éblouirent la racaille et la clouèrent sur place. |
||
On raconta, plus tard, que l’infortuné serviteur avait |
On raconta, plus tard, que l’infortuné serviteur avait spontanément crié qu’il était le duc et était mort égorgé pour sauver |
||
ment crié qu’il était le duc et était mort égorgé pour sauver |
|||
son maître. En tout cas, celui-ci était déjà loin, et le soir même, |
son maître. En tout cas, celui-ci était déjà loin, et le soir même, |
||
à huit heures, à demi mort de fatigue, il s’abritait, à |
à huit heures, à demi mort de fatigue, il s’abritait, à Castelnuovo, sous les ailes puissantes du Lion de Saint-Marc. |
||
nuovo, sous les ailes puissantes du Lion de Saint-Marc. |
|||
Le lion, dans la circonstance, ne se montra pas tout à fait |
Le lion, dans la circonstance, ne se montra pas tout à fait |
||
digne de sa renommée. Les autorités de Ravenne, auxquelles |
digne de sa renommée. Les autorités de Ravenne, auxquelles |
||
Ligne 34 : | Ligne 30 : | ||
des hommes. Guido, d’esprit bienveillant, ne voulut trouver, là, |
des hommes. Guido, d’esprit bienveillant, ne voulut trouver, là, |
||
que le judicieux conseil de gens qui se sentaient trop faibles |
que le judicieux conseil de gens qui se sentaient trop faibles |
||
pour le protéger efficacement. |
pour le protéger efficacement. Il demanda seulement qu’on lui |
||
donnât jusqu’à la nuit pour préparer son départ, et comprenant |
donnât jusqu’à la nuit pour préparer son départ, et comprenant |
||
que sa dernière chance venait à lui manquer, il changea une |
que sa dernière chance venait à lui manquer, il changea une |