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quel prix, tous les exemplaires de la ''Bovary'', les jeter au feu et |
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ne plus jamais en entendre parler. » En revanche il a toujours cru |
ne plus jamais en entendre parler. » En revanche il a toujours cru |
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que l’Éducation sentimentale était un chef-d’œuvre »<ref>{{sc|Faguet}}. ''Flaubert'', p. 344. |
que l’Éducation sentimentale était un chef-d’œuvre » <ref>{{sc|Faguet}}. ''Flaubert'', p. 344.</ref> |
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Cette prédilection s’explique mieux encore lorsqu’on sait que |
Cette prédilection s’explique mieux encore lorsqu’on sait que |
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Flaubert avait mis dans ce roman une « tranche de sa vie » <ref>''Idem'', p. 338.</ref>. |
Flaubert avait mis dans ce roman une « tranche de sa vie » <ref>''Idem'', p. 338.</ref>. |
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Comme son héros, Flaubert aima une {{Mme}} Arnoux<ref>''Correspondance'', I{{re}} série. |
Comme son héros, Flaubert aima une {{Mme}} Arnoux<ref>''Correspondance'', I{{re}} série.</ref>. « En 1838, |
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</ref>. « En 1838, |
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alors qu’il avait seize ans et demi, il avait été passer ses vacances |
alors qu’il avait seize ans et demi, il avait été passer ses vacances |
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à Trouville avec sa famille, qui y possédait une terre assez considérable… |
à Trouville avec sa famille, qui y possédait une terre assez considérable… |
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« Il rencontra ou, pour mieux dire, il aperçut une femme qui |
« Il rencontra ou, pour mieux dire, il aperçut une femme qui |
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Il l’admira et, comme il le disait, eut vers elle une grande aspiration. Elle était jolie et surtout étrange… |
Il l’admira et, comme il le disait, eut vers elle une grande aspiration. Elle était jolie et surtout étrange… |
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« Inconnue elle ne le fut pas longtemps, car elle avait un mari |
« Inconnue elle ne le fut pas longtemps, car elle avait un mari |
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avec lequel il n’était pas difficile d’entrer en relations. C’était un |
avec lequel il n’était pas difficile d’entrer en relations. C’était un |
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brasseur d’affaires, qui avait les mains dans vingt opérations à la |
brasseur d’affaires, qui avait les mains dans vingt opérations à la |
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fois, dirigeait à Paris une importante maison de commerce, |
fois, dirigeait à Paris une importante maison de commerce, |
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flairant les truffes de loin et abandonnant sa femme pour courir |
flairant les truffes de loin et abandonnant sa femme pour courir |
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après le premier cotillon qui tournait au coin des rues, passé |
après le premier cotillon qui tournait au coin des rues, passé |
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admis dans l’intimité du ménage, et continua, sans plus, à contempler la femme. En 1839, en 1840, il les chercha à Trouville, |
admis dans l’intimité du ménage, et continua, sans plus, à contempler la femme. En 1839, en 1840, il les chercha à Trouville, |
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où il revint ; ils n’y étaient pas. Il les retrouva plus tard à Paris, |
où il revint ; ils n’y étaient pas. Il les retrouva plus tard à Paris, |
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persista à admirer le mari, persista à regarder la femme et persista à se taire. C’est là le grand amour dont il disait : « J’en ai été ravagé »<ref> |
persista à admirer le mari, persista à regarder la femme et persista à se taire. C’est là le grand amour dont il disait : « J’en ai été ravagé » <ref> |
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{{sc|Maxime Du Camp}}. ''Souvenirs littéraires'', t. II, p. 337 et 338. |
{{sc|Maxime Du Camp}}. ''Souvenirs littéraires'', t. II, p. 337 et 338. |
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On retrouve dans |
On retrouve dans l’''Éducation'' plusieurs détails, qui se rattachent |
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à l’existence de Flaubert. Le pays de Frédéric Moreau est |
à l’existence de Flaubert. Le pays de Frédéric Moreau est |
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Nogent-sur-Seine. Là était précisément le berceau de la famille |
Nogent-sur-Seine. Là était précisément le berceau de la famille |
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paternelle de Flaubert ; son grand-père y avait été vétérinaire<ref>Caroline {{sc|Commanville}}. ''Souvenirs sur Gustave Flaubert'', p. 14.</ref>. |
paternelle de Flaubert ; son grand-père y avait été vétérinaire<ref>Caroline {{sc|Commanville}}. ''Souvenirs sur Gustave Flaubert'', p. 14.</ref>. |
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Lui-même pouvait rattacher à cette ville des souvenirs {{tiret|d’en|fance |
Lui-même pouvait rattacher à cette ville des souvenirs {{tiret|d’en|fance}} |