« L’Angélus (Maupassant) » : différence entre les versions

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Il aurait pu avoir, dans cette carrière nouvelle, un bel avenir sacerdotal ; il préféra rester curé de campagne en son pays d’origine. Peut-être aussi l’indépendance de son caractère, la hardiesse de sa parole, le rendirent-elles suspect à l’évêché. Car il tint tête à l’évêque, plusieurs fois, en des discussions théologiques et dogmatiques, et, comme il était fort érudit et fort éloquent, il triompha dans ces luttes.
 
Sans ambition, d’ailleurs, revenu de tout, il se décida ou se résigna à vivre dans ce beau pays qu’il adorait, et, comme il possédait une certaine fortune, il y fit beaucoup de bien. On l’aima, on le respecta. Il devint un prêtre généreux, secourable à tous, unique dans la contrée, que la vénération populaire protégea et défendit contre la malveillance croissante et les suspicions de ses supérieurs. Le docteur Paturel, qui le suivait, était un petit homme bedonnant, qu’auraitqui aurait été tout à fait chauve s’il n’avait gardé sur les tempes, au bord du crâne, deux plaques de cheveux blancs frisés pareils à deux houppes à poudre de riz.
 
Dès qu’ils furent entrés, on annonça le dîner servi, et la comtesse de Brémontal, prenant le bras du médecin, passa dans la salle à manger.