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— M’amour, tais-toi. Qu’est-ce que t’ diras à l’ bon Dieu quand
— M’amour, tais-toi. Qu’est-ce qué t’ diras à l’ bon Dieu quand
i t’ demandera comment qu’ t’ as traité ta pauv’ femme ! T’in n’sais
i t’ demandera comment qu’ t’ as traité ta pauv’ femme ! T’in n’sais
que mau dire di mi ! J’ t’ai pourtant rin fait ! »
qué mau dire di mi ! J’ t’ai pourtant rin fait ! »


Il ramassa toute son énergie dans un dernier cri :
Il ramassa toute son énergie dans un dernier cri :


« Allons, hue, rotte ! Va-t-in d’ichi, que j’ te dis. »
« Allons, hue, rotte ! Va-t-in d’ichi, qué j’ te dis. »


Puis il retomba sur le lit, à bout de souffle.
Puis il retomba sur le lit, à bout de souffle.
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Elle crut triompher, lui passa la main sur la joue et dit :
Elle crut triompher, lui passa la main sur la joue et dit :


« D’ y m’en irai, si c’est qu’i t’ faut que j’ men vo. Mais faut
« D’ j’ m’en irai, si c’est qu’i t’ faut que j’ men vo. Mais faut
m’ dire où c’est qu’ t’as mis ton argent. Not’ Clarinette est une
m’ dire où c’est qu’ t’as mis ton argent. Not’ Clarinette est une
mauvaise fille qui n’penserait pon tant seulement à s’ mère dans
mauvaise fille qui n’penserait pon tant seulement à s’ mère dans
r malheur. J’ la connais : elle mangerait to, m’ laisserait crever de
l’ malheur. J’ la connais : elle mangerait to, m’ laisserait crever de
d’ faim sans in liard. J’ seu vieille pourtant, j’ sereu morte ed’ puis
d’ faim sans in liard. J’ seu vieille pourtant, j’ sereu morte ed’ puis
longtemps si j’ n’aveu eu m’ garçon, 1’ fils à Cigognier, un bon
longtemps si j’ n’aveu eu m’ garçon, l’ fils à Cigognier, un bon
cœur, mais pon d’ santé. Bé voyons : causons honnêtement. Dismoi où c’est qu’ t’as mis l’argent ? »
cœur, mais pon d’ santé. Bé voyons : causons honnêtement. Dis-moi où c’est qu’ t’as mis l’argent ? »


Elle ne le lâchait plus, lui reparlait continuellement de cet argent,
Elle ne le lâchait plus, lui reparlait continuellement de cet argent,
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crachant pour adieu :
crachant pour adieu :


« D’j’m’in vas, crève to seul, vi pourri ! »
« D’j’m’in vas, crève to seul, pourri ! »

Le délire commença quelques heures après le départ de la
Le délire commença quelques heures après le départ de la