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— Ah ! du beurre ! Vous n’aurez donc pas de galette, dit la servante.
— Ah ! du beurre ! Vous n’aurez donc pas de galette, dit la servante.


— Mais donne du beurre, Nanon ! s’écria Eugénie.
— Mais donne du beurre, Nanon, s’écria Eugénie.


La jeune fille examinait son cousin coupant ses mouillettes et y prenait plaisir, autant que la plus sensible grisette de Paris en prend à voir jouer un mélodrame où triomphe l’innocence. Il est vrai que Charles, élevé par une mère gracieuse, perfectionné par une femme à la mode, avait des mouvements coquets, élégants, menus, comme le sont ceux d’une petite maîtresse. La compatissance et la tendresse d’une jeune fille possèdent une influence vraiment magnétique. Aussi Charles, en se voyant l’objet des attentions de sa cousine et de sa tante, ne put-il se soustraire à l’influence des sentiments qui se dirigeaient vers lui en l’inondant pour ainsi dire. Il jeta sur Eugénie un de ces regards brillants de bonté, de caresses, un regard qui semblait sourire. Il s’aperçut, en contemplant Eugénie, de l’exquise harmonie des traits de ce pur visage, de son innocente attitude, de la clarté magique de ses yeux où scintillaient de jeunes pensées d’amour, et où le désir ignorait la volupté.
La jeune fille examinait son cousin coupant ses mouillettes et y prenait plaisir, autant que la plus sensible grisette de Paris en prend à voir jouer un mélodrame où triomphe l’innocence. Il est vrai que Charles, élevé par une mère gracieuse, perfectionné par une femme à la mode, avait des mouvements coquets, élégants, menus, comme le sont ceux d’une petite maîtresse. La compatissance et la tendresse d’une jeune fille possèdent une influence vraiment magnétique. Aussi Charles, en se voyant l’objet des attentions de sa cousine et de sa tante, ne put-il se soustraire à l’influence des sentiments qui se dirigeaient vers lui en l’inondant pour ainsi dire. Il jeta sur Eugénie un de ces regards brillants de bonté, de caresses, un regard qui semblait sourire. Il s’aperçut, en contemplant Eugénie, de l’exquise harmonie des traits de ce pur visage, de son innocente attitude, de la clarté magique de ses yeux où scintillaient de jeunes pensées d’amour, et où le désir ignorait la volupté.