« Le Pape » : différence entre les versions

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bénis l'humble esprit sombré et la pauvre âme lasse ;

Bénis tous ceux pour gui jamais tu ne prias ;

Et ce total des maux qui sur terre est la sommé

Des salaires. Bénis l'enfer.

Évêque d'Orient, l'évêque d'Occident

Te salue, et je suis ton frère. Sois prudent

 

 

Nous étalons, avec des effets de lumière,

Des bonshommes de bois au fond d'un corridor,

Nous avons des saints-Jeans et des saintes-Maries

Que nous emmaillotons dans des verroteries !

La pensée en dehors du dogme est de l'ivraie.

C'est la justice juste et la vérité vraie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu'est-ce que tu fais là, vieillard ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme au fond des forêts dans la vapeur des soirs ;

Qu'on y sente osciller les vagues encensoirs ;

Ait la splendeur sinistre et sombre d'une armure,

Car le céleste esprit combat l'esprit charnel; .

Donc obéissez-moi. Faites un fier mélange

Du Raphaël pudique et du grand Michel-Ange ;

Moïse au Sinaï, Jésus au Golgotha,

Les Géants terrassés malgré leur haute taille,

 

 

 

 

Deux fantômes venaient du fond de l'horizon.

Être en proie à la loi ! Quel deuil ! - Mon cœur se serre.

Par avoir la figure obscure d'un bandit !

Et l'enfant, si le ciel l'eût fait parler, eût dit :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils eurent achevé ces monuments hautains,

Qu'ont-ils mis dans ces blocs prodigieux ? leur cendre.

Sésostris, ou Cyrus à qui le sort sourit,

Il vaut mieux être un pauvre appelé Jésus-Christ.

Plus de salaire et moins de peine, j'en conviens ;

L'immensité te doit ta part des vastes biens,

L'avenir n'est pas noir ; c'est le matin qui dore

Et remplit de clarté rose les petits doigts

 

 

 

 

Que de rêves tombés ! Que de spectres debout !

L'homme, en proie à la nuit dont le prêtre est complice,

Quand, sentant des degrés dans l'ombre, il dit : Montons.

Le genre humain ignore, erre, marche à tâtons,

Les blêmes hommes nus vivants au creux des arbres,

En Grèce Bacchus ivre et traîné par des lynx,

Le Baal monstrueux, le Jupiter inique,

Au Vatican le pâle et sanglant Dominique,

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous représentez-vous l'immense chute sombre,

Le gouffre, l'infini plein d'un vague courroux,

L'ouverture des mains terribles dans l'abîme ?

Horreur ! l'homme interrompt le silence sublime,

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me fais serviteur du sépulcre, sentant

Près de moi le grand cœur de Jésus palpitant.

Et j'habite la vie, ô rois ! vous l'ossuaire.

Car la toute-puissance est un squelette noir.

 

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