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Le commerce réciproque avec l’étranger raporte des marchandises qui sont payées par les revenus de la Nation en argent ou en échange ; ainsi il n’en faut pas faire un objet à part qui formeroit un double emploi. Il faut penser de même des loyers de maisons & des rentes d’intérêt d’argent : car ce sont des dépenses pour ceux qui les payent, excepté les rentes placées sur les terres, qui sont assignées sur un fonds productif ; mais ces rentes sont comprises dans le produit du revenu des terres.</ref>.
Le commerce réciproque avec l’étranger raporte des marchandises qui sont payées par les revenus de la Nation en argent ou en échange ; ainsi il n’en faut pas faire un objet à part qui formeroit un double emploi. Il faut penser de même des loyers de maisons & des rentes d’intérêt d’argent : car ce sont des dépenses pour ceux qui les payent, excepté les rentes placées sur les terres, qui sont assignées sur un fonds productif ; mais ces rentes sont comprises dans le produit du revenu des terres.</ref>.


9°. Que les enfants des fermiers s’établissent dans les campagnes pour y perpétuer les laboureurs. Car si quelques vexations leur font abandonner les campagnes, & les déterminent à se retirer dans les villes, ils y portent les richesses de leurs peres qui étoient employées à la culture. Ce sont moins les hommes que les richesses qu’il faut attirer dans les campagnes ; & plus on emploie de richesses à la culture des grains, moins elle occupe d’hommes, plus elle prospère, & plus elle donne de profit net. Telle est la grande culture des riches fermiers, en comparaison de la petite culture des pauvres métayers qui labourent avec des bœufs ou avec des vaches<ref>Dans la grande culture, un homme seul conduit une charrue tirée par des chevaux, qui fait autant de travail que trois charrues tirées par des bœufs & conduites par six hommes : Dans ce dernier cas, faute d’avances pour l’établissement d’une grande culture, la dépense annuelle est excessive, & ne rend presque point de produit net.On dit qu’il y a une nation qui est réduite à cette petite culture dans les trois quarts de son territoire, & qu’il y a d’ailleurs un tiers des terres cultivables qui sont en non valeur. Mais le Gouvernement est occupé à arrêter les progrès de cette dégradation, & à pourvoir aux moyens de la réparer. Voyez dans l’''Encyclopédie'' les articles FERMIERS, FERME, GRAINS.</ref>.
9°. Que les enfants des fermiers s’établissent dans les campagnes pour y perpétuer les laboureurs. Car si quelques vexations leur font abandonner les campagnes, & les déterminent à se retirer dans les villes, ils y portent les richesses de leurs peres qui étoient employées à la culture. Ce sont moins les hommes que les richesses qu’il faut attirer dans les campagnes ; & plus on emploie de richesses à la culture des grains, moins elle occupe d’hommes, plus elle prospère, & plus elle donne de profit net. Telle est la grande culture des riches fermiers, en comparaison de la petite culture des pauvres métayers qui labourent avec des bœufs ou avec des vaches<ref>Dans la grande culture, un homme seul conduit une charrue tirée par des chevaux, qui fait autant de travail que trois charrues tirées par des bœufs & conduites par six hommes : Dans ce dernier cas, faute d’avances pour l’établissement d’une grande culture, la dépense annuelle est excessive, & ne rend presque point de produit net. On dit qu’il y a une nation qui est réduite à cette petite culture dans les trois quarts de son territoire, & qu’il y a d’ailleurs un tiers des terres cultivables qui sont en non valeur. Mais le Gouvernement est occupé à arrêter les progrès de cette dégradation, & à pourvoir aux moyens de la réparer. Voyez dans l’''Encyclopédie'' les articles FERMIERS, FERME, GRAINS.</ref>.